Une "Grande femme" en vente à New York pourrait être la quatrième oeuvre de Giacometti à dépasser 100 millions de dollars
Alberto Giacometti pourrait devenir mardi 27 octobre le deuxième artiste après Picasso à avoir quatre oeuvres vendues pour plus de 100 millions de dollars.
Le sculpteur suisse Alberto Giacometti va-t-il égaler Pablo Picasso et devenir, mardi, le deuxième artiste avec quatre oeuvres au-delà du seuil symbolique des 100 millions de dollars ? Hypothèse plausible, mais le prix final de la sculpture vendue chez Sotheby's pourrait rester secret.
La maison d'enchères a choisi un format hybride, dit sous pli cacheté (sealed bid), pour proposer Grande femme I (2,68 m), qui fait partie d'une série comprenant les plus grandes sculptures, en taille, de l'oeuvre du Parisien d'adoption. Concrètement, il s'agit d'enchères à l'aveugle, lors desquelles chaque collectionneur intéressé ne peut proposer qu'un prix, inconnu de tous jusqu'à la fin de la vente, et forcément supérieur ou égale à 90 millions de dollars.
Mardi 27 octobre vers 16h00 GMT, après la fin de la période d'enchères qui a démarré le 21 octobre à New York, Sotheby's prendra connaissance des offres, l'oeuvre allant à la plus élevée, si elle est supérieure de plus de 5% à la deuxième (sinon un nouveau tour aura lieu).
Le prix d'acquisition pourrait rester secret
Contrairement à une vente à enchères classique, Sotheby's ne révèlera pas le prix d'acquisition, seul l'acheteur étant en mesure de le dévoiler. Il se pourrait donc que le montant demeure secret. La formule a le mérite d'attirer l'attention sur une oeuvre, comme lors d'une vente classique aux enchères, tout en préservant la confidentialité de la transaction, à l'instar d'une vente privée.
Depuis 2010, trois oeuvres de l'artiste helvète ont déjà franchi le seuil des 100 millions de dollars, les seules sculptures à avoir atteint ce niveau. L'homme au doigt, vendu 141,2 millions de dollars en 2015, est la sixième oeuvre la plus chère de tous les temps aux enchères.
Les personnages caractéristiques d'Alberto Giacometti, avec leurs corps élancés à l'extrême, n'ont jamais été aussi demandés, portés, pour partie, par un nouvel appétit du marché pour la sculpture.
Des oeuvres de plus en plus grandes
Grande femme I, qui fait partie d'une série de quatre sculptures, est "l'apothéose de l'exploration (par Alberto Giacometti) de la femme debout au long de sa vie", a expliqué Brooke Lampley, vice-présidente pour les beaux-arts chez Sotheby's.
Au long de sa carrière, le sculpteur a progressivement agrandi la taille de ses oeuvres, pour arriver, à la fin de sa vie, à ces Grandes femmes monumentales. "La Grande femme se veut vaste, énorme et supérieure à l'être humain", situe Brooke Lampley, pour "susciter la réflexion et l'introspection quant à votre place en ce monde."
Star de ces ventes d'automne de Sotheby's, la Grande femme sera suivie, mercredi, par deux ventes consécutives, l'une consacrée à l'art contemporain et la seconde aux impressionnistes et à l'art moderne.
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