Une installation géante d'Ai Weiwei pour les migrants à Prague
Exposée à la Galerie nationale, "La Loi du Voyage" est un canot pneumatique de 70 mètres de long, avec à son bord 258 figures de réfugiés, plus grandes que nature et sans visage. Fabriqué dans une matière noire, le canot plane dans l'espace et son image se reflète dans une grande boule de cristal.
"Mon message est clair : si on est un politicien ou un groupe politique, on ne peut pas avoir une vue aussi courte, on ne peut pas ne pas avoir une vision, on ne peut pas sacrifier la dignité humaine et les droits de l'Homme pour en tirer un gain politique", a déclaré à l'AFP l'artiste indépendant chinois, en dénonçant "un comportement très, très honteux".
Depuis le début de la crise migratoire, les pays ex-communistes de l'Europe centrale s'opposent fermement à l'accueil de réfugiés syriens en majorité musulmans proposé par l'UE, alors que les réfugiés préfèrent pour la plupart l'Allemagne ou la Suède, plus riches.
"Une tragédie et un crime"
"Nous voyons les gens victimes de la guerre, les gens qui tentent désespérément de retrouver un endroit paisible. Si nous ne les acceptons pas, le vrai défi et la vraie crise ne reposeront pas sur les gens qui ressentent la douleur mais sur ceux qui refusent de le reconnaître ou qui font semblant que cela n'existe pas", a prévenu Ai Weiwei. "C'est à la fois une tragédie et un crime", a déclaré le sculpteur, photographe, architecte et blogueur politique, âgé de 59 ans.Ai Weiwei a visité l'année dernière plusieurs lieux de convergence des migrants et réfugiés, notamment aux frontières entre les Etats-Unis et le Mexique, entre la Turquie et la Syrie, ou sur les îles grecques.
A Berlin où il vit avec sa femme et son fils, il a recouvert les colonnes de la Konzerthaus de 14.000 gilets de sauvetage orange récupérés sur l'île grecque de Lesbos. Il s'est par ailleurs dit consterné par les débuts du président américain Donald Trump, notamment sa politique migratoire.
Très critique à l'égard du gouvernement chinois, il a été incarcéré dans son pays près de trois mois en 2011, puis privé de passeport pendant quatre ans.
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