Seine-Maritime : "Malin comme un singe", l’exposition qui retrace la représentation du primate dans l’art
Malin comme un singe présente près de 200 œuvres puisées dans les collections des musées de la métropole rouennaise, prêtées par des institutions partenaires et des collectionneurs privés. Une plongée dans l’univers de ces animaux que l’homme s’est, au fil des siècles, approprié.
Le singe, reflet satyrique de l’humanité
Au Moyen Age, le singe n’a pas bonne presse. Il représente le péché de chair. C’est finalement la littérature, avec notamment les Fables de La Fontaine, qui lui offre une nouvelle image. Celle d’un animal curieux et rusé. Dans les foyers les plus aisés du 17e siècle, il devient un animal de compagnie très convoité. "On le présentait à ses invités qui étaient ébahis par l’exotisme de l’animal. Le fait de posséder un singe reflétait la richesse de ses propriétaires" raconte Yoann Groslambert, co-commissaire et conseiller scientifique de l'exposition Malin comme un singe. Les artistes de l’époque s’emparent du phénomène et représentent le primate dans leurs œuvres. Des peintures, sculptures, figurines et estampes montrent des singes habillés comme les humains dans des situations parfois grotesques. Il devient le reflet satyrique de l’humanité. "On se sert de l’image du singe pour caricaturer les humains où même des professions" explique Yoann Groslambert. Le peintre animalier Christophe II Huet (1700-1759), dont quelques toiles sont présentées au sein de l’exposition, sera la plus inventif pour tourner en dérision les actions des hommes sous les traits d’un primate. La singerie est née.
De la littérature au cinéma
Une partie de l’exposition est également consacrée à la place du singe dans la littérature. Héros ou antihéros, il est au centre d‘intrigues. C’est l’ami fidèle de Rémi dans Sans famille (Hector Malot) ou encore le sombre meurtrier d’Edgar Allan Poe dans Double assassinat de la rue Morgue. Au 19e siècle, les grands singes font peurs.
En 1887, Emmanuel Frémiet 1933 présente au Salon de la Société des artistes français une sculpture qui représente un gorille qui enlève une femme. L’œuvre, qui fait scandale à l’époque, va inspirer en 1933 les réalisateurs et producteurs du film King Kong. Malin comme un singe fait voyager le visiteur jusqu’au XXe siècle avec la place du primate dans le cinéma mais également dans la publicité et l’industrie du jeu. Un espace, avec notamment la peluche Kiki ou des jeux vidéo des années 80, rappellera des souvenirs aux plus grands.
Malin comme un singe, jusqu'au 8 avril 2023, La fabrique des savoirs, 7 cours Gambetta à Elbeuf (Seine-Maritime), ouvert du mardi au dimanche de 14h00 à 18h00
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