À Marseille, une œuvre exposée au Mucem raconte la vie de la street artiste Miss. Tic
Une porte de cabanon peinte par la street artiste Miss. Tic est exposée au Mucem à Marseille. Cette pièce d'art raconte la vie de cet artiste singulière, décédée le 22 mai.
La street artiste Miss. Tic est décédée le 22 mai à l'âge de 66 ans. Connue pour ses silhouettes de femmes accompagnées de citations graffées au pochoir sur les murs de Paris, Miss. Tic avait vu l'une de ses réalisations vandales finir sa vie au Mucem à Marseille.
C'est sur une porte de cabanon qu'elle avait peint le type de punchline qui caractérisait son travail : "Empêchée de récit, je fais des histoires". Cette porte de cabanon, c'est le musée du Mucem qui l'avait récupérée un peu par hasard. Peint en 2004 ou 2005 au pochoir, ce graffiti avait été découvert huit ans plus tard par une équipe du musée marseillais qui avait rencontré l'artiste. Cette dernière avait fait don de sa porte de cabanon, car la bicoque était menacée de destruction.
Des pochoirs biographiques
"On conserve naturellement des œuvres, mais on conserve aussi tous les éléments culturels et les outils qui en font partie. Pour nous, c'est important de montrer le processus du pochoiriste, la manière dont elle l'a découpée au cutter", analyse Hélia Paukner, conservatrice art contemporain au Mucem.
Selon la conservatrice, Miss. Tic racontait la vie des femmes et sa propre vie à travers ses œuvres. "Elle peint des femmes et elle se peint aussi elle-même. Ses œuvres sont pleines d'illusions autour de son propre parcours, de sa biographie, de son vécu. C'est une femme dans un milieu du street art encore assez fortement masculin aujourd'hui, surtout dans le graffiti vandal", poursuit Hélia Paukner.
Issue d'une famille d'immigrés, Miss. Tic a grandi à Orly. Elle a d'abord plaqué ses pochoirs sur les murs des immeubles parisiens. Elle a toujours aimé dessin et poésie comme elle l'expliquait à l'AFP en 2011. "Je me suis dit : 'D'abord je vais écrire des poèmes'. Puis : 'Il faut des images avec les poèmes'. J'ai commencé par des autoportraits, puis j'ai continué vers les autres femmes".
Ses graffitis poétiques se retrouvent désormais un peu partout et c'est un bel hommage qui lui est rendu au Mucem à Marseille.
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