A-MO, le street artiste bordelais qui peuple la rue d’animaux
Ses animaux colorés sont sa marque de fabrique. Il les peint sur les murs, les toiles et désormais sur des produits dérivés. Un art qui remet la nature dans notre quotidien.
À coups de bombe, il donne vie à des oiseaux, des tigres ou encore des singes. Avec A-MO, on voyage. Ses œuvres se découvrent au détour d’une rue. L’artiste peint aussi pour des restaurateurs, des écoles, des hôpitaux ou encore des particuliers. Ce jour-là, il termine une aigrette sur une cabane d’ostréiculteur du bassin d’Arcachon à La Teste-de-Buch. Plus habitué aux bétons des villes qu’au bois, l’artiste se lance un défi : "Peindre sur de nouveaux supports permet d’essayer de nouvelles choses".
La nature au coeur des villes
Ces dix dernières années, le graffeur bordelais, aujourd’hui quadragénaire, s’est surtout fait connaître en milieu urbain. Ses animaux géants ou espiègles décorent certains murs de Bordeaux, Saint-Loubès ou Libourne. "L’idée est de surprendre le téléspectateur qui tombe nez à nez avec un animal, explique l’artiste. Sans avoir forcément un message militant. L’objectif est de remettre la nature dans le quotidien des gens pour les faire réfléchir".
Des collectionneurs fans
Pour peindre ses animaux, A-MO a développé une technique qui lui est propre. Il superpose des tags qui se chevauchent comme les couches de peinture à l’huile d’un tableau classique. L’artiste appelle cela "le Paintag". Un style très apprécié de certains collectionneurs. Philippe Jean, qui possède plusieurs œuvres de A-MO, fait partie des fans de la première heure. "Quand on regarde les détails et que l’on sait que tout est fait à la bombe, c’est une prouesse", dit-il, admiratif.
Depuis peu, A-MO s’est lancé dans les produits dérivés pour mieux se faire connaître. Ses animaux décorent notamment une bière de sa région vendue partout en France. Du merchandising mais pas à n’importe quel prix. "Je n’ai pas envie de travailler avec la grande distribution. Si je fais de la bière, du vin ou du Cognac, je n’ai pas l’impression de me travestir", se défend l’artiste. Depuis huit ans, cet autodidacte vit de sa passion. "Une chance", selon lui. Le talent y est, aussi, certainement pour quelque chose.
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