À Rennes, découvrez l’histoire du graffiti des années 1960 à nos jours au musée des beaux-arts

Un musée qui ouvre ses portes au graffiti, c’est encore rare. Jusqu’au 22 septembre 2024, le musée des beaux-arts de Rennes offre aux visiteurs une plongée dans l’univers du graff qui, au fil des décennies, a réussi à s’imposer comme un art à part entière. Aérosol, une histoire de graffiti retrace 60 ans de street art, dont les créations oscillent entre illégalité et tolérance.

La première partie de l’exposition revient sur les débuts du graffiti en France de 1960 à 1986 avec des œuvres de pionniers (Blek le rat, Jef Aérosol, Miss.Tic, Bando, Futura2000, Blitz, Dee Nasty…). Le musée des beaux-arts accueille notamment la véritable toile du graffeur américain Futura2000 réalisée sur la scène du Bataclan en 1982. Des clichés permettent également de découvrir des graffitis de cette époque. Il y a notamment cette photographie de Claude Abron avec Doc et Bando devant l'œuvre Criminal Art prise en 1985.

Le patio du musée accueille la deuxième partie de l’exposition où sont présentés plusieurs grands thèmes dont l’intérêt des graffeurs pour le rail. Le musée marseillais spécialiste des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, qui possède l’une des plus importantes collections européennes sur les thèmes du graff et du hip-hop, a prêté quelques pièces maîtresses dont cette maquette de wagon.

"On a une rame de métro de la ligne 13 peinte par Sidney qui a joué un rôle essentiel dans l’histoire du graffiti à travers l’animation de son émission H.I.P. H.O.P. Il fait un petit clin d’œil à la culture populaire avec le personnage de Dark Vador qui conduit cette rame de métro" rapporte Jean-Roch Bouiller, directeur du Musée des beaux-arts de Rennes.

Dans cette exposition, le musée des beaux-arts de Rennes a aussi choisi de mettre en avant d’autres cultures qui proviennent de la rue, comme le hip-hop ou le rap. "Il y a une multitude de formes d’expressions artistiques qui sont présentes dans l’exposition. Elles sont juxtaposées et permettent de comprendre que c’est un vrai mouvement artistique dans sa diversité et sa profondeur historique" explique Jean-Roch Bouiller. Quelques œuvres de l’exposition reviennent également sur l’intérêt que portaient certains groupes de rock, comme les Britanniques The Clash, au street art.

Aérosol, une histoire de graffiti met aussi en valeur la place que tient le street art dans les rues des villes de Bretagne. Un volet local de l’exposition présente des pochoirs ou encore des fresques qui ont recouvert les murs de Brest, Quimper ou encore Rennes.

Exposition Aérosol, une histoire du graffiti - Musée des Beaux-Arts, 20 quai Emile Zola à Rennes - Jusqu’au 22 septembre, du mardi au dimanche, de 10h à 18h.