Banksy colore les ruines de Gaza
L'artiste britannique, rendu célèbre par ses peintures anonymes au pochoir dans l'espace public, a mis en scène, dans une vidéo publiée cette semaine sur son site, ce qui semble être sa visite à Gaza, où il serait entré par un tunnel souterrain et clandestin. Une vidéo pleine d'ironie qui dénonce la situation et les conditions de vie des civils de l'enclave.
"Cette année, ce sera VOTRE tour de découvrir une nouvelle destination", clame la vidéo, qui ironise plus loin : "Les habitants s'y plaisent tellement qu'ils ne quittent jamais" Gaza, en référence au drastique blocus israélien.
Parmi les oeuvres apparemment laissées par le graffeur, figurent un mirador dont les enfants se servent comme carrousel pour se balancer, ou un chaton géant peint sur un pan de mur au pied duquel un entremêlement de tiges métalliques devient une balle divertissant l'animal. Le propriétaire des lieux, un habitant de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, se réjouit de ce "marquage historique, qui rappellera toujours la douleur de la perte de ma maison". "Même si je reconstruis, je ne vais pas vendre, ni effacer" le graffiti, explique à l'AFP Mohammed al-Shinbari, fier qu'un "artiste de renommée internationale vienne à Gaza pour défendre la cause palestinienne".
"L'auteur ne nous a pas prévenus, il est juste venu, a dessiné puis est reparti", raconte le jeune homme de 29 ans, entretenant le mystère autour de Banksy.
Cet artiste britannique, dont la véritable identité reste floue, aurait débuté en peignant sur les murs de Londres, avant de rencontrer un succès international. Certains de ses graffitis ont été détachés et vendus au prix fort.
Banksy s'est notamment déjà illustré en taguant le mur de séparation construit par Israël en Cisjordanie occupée. Dans la vidéo, des enfants jouent près du chaton dessiné et un homme âgé explique d'une voix effacée : "Ce chat dit au monde entier qu'il n'a plus de joie dans sa vie. Mais lui, au moins, a trouvé avec quoi s'amuser, qu'en est-il des enfants ?"
Six mois après la fin de la guerre, environ 100.000 Palestiniens vivent toujours loin de leurs maisons, dans des conditions terribles, selon des organisations humanitaires.
La vidéo de deux minutes tournée à Gaza s'achève sur une inscription en anglais peinte en lettres rouges sur un mur : "En nous lavant les mains du conflit entre les puissants et les faibles, nous prenons le parti des puissants, nous ne restons pas neutres."
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