De la prison à la rue : le street art prend ses quartiers à Paris
Certaines cités font appel à des graffeurs renommés comme M.Chat de Thoma Vuillé, d'autres organisent des événements qui prennent leur ampleur dans toutes les rues de Niort avec le festival "Le 4e mur".
Issue de la culture urbaine, cette forme d'art née au Etats-Unis et englobe plusieurs disciplines, tels le graff, le pochoir, la mosaïque ou les stickers. Art éphémère par excellence, les artistes ne cherchent pas une reconnaissance particulière. Longtemps poursuivis par des brigades anti-graff, ils officient bien souvent la nuit et sortent couverts.
Reste, que certains artistes sont aujourd'hui rattrapés par l'ombre du mercantilisme et certaines oeuvres sont vendues à prix d'or. En témoigne l'exemple de Banksy dont les murs s'arrachent.
Les peintures murales qui parent les murs des immeubles nous parlent de sujets d'aujourd'hui porteurs d'un message poétique ou rebelle, ils signent un état sociétal à l'heure H comme le faisaient déjà les hommes des cavernes.
Dans les années 80 l'artiste Ernest Pignon-Ernest fait fleurir sur les murs le visage d'Arthur Rimbaud.
Considéré comme l'un des initiateurs de l'art urbain en France, il décrit ses oeuvres comme une manière de saisir l'essence d'un lieu. Il s'inspire de l'histoire des divers endroits, de la lumière et de l'espace. Il s'approprie les rues de Naples, Soweto, Ramallah ou encore Alger. Le travail de mémoire qu'il effectue à la prison Saint-Paul de Lyon avant la destruction de celle-ci était une plongée dans une période noire de l'Histoire française. Lieu d'enfermement et de violence, la prison Saint-Paul a connu de nombreux drames humains. Elle voit au moment de la seconde guerre mondiale des résistants et des juifs enfermés et exécutés en ses murs. En septembre 2012 Ernest Pignon-Ernest leur a rendu hommage.
Une partie de son travail sur les "Prisons" est aujourd'hui exposée à la galerie Lelong à Paris
13 rue de Téhéran dans le 8e arrondissement jusqu'au 15 mars.
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