Des pochoirs à la peinture à l’huile, le street artiste Ose poursuit sa libération artistique
Dans sa jeunesse, Ose a découvert sa vocation d’artiste grâce aux Outrenoirs de Soulages et au trait de Hartung. Plus tard, c’est le livre Bansky Wall and Piece qui va l’inspirer et lui faire découvrir le pochoir.
Des portraits chargés d'émotion
Né à Paris en 1984, Ose s’est installé à Montpellier en 2008 où il a développé son intérêt pour le pochoir. "J’ai commencé à peindre des regards, des portraits. J’aimais bien les visages burinés", explique-t-il. À l’époque, il représente, dans la rue, des anonymes où se lit de la joie de vivre mélangée à une certaine mélancolie.
Les détails sont nombreux avec des traits complexifiés."J’aimais peindre les rides. Aller dans la minutie. Du coup, je me trouvais avec des pochoirs qui parfois me prenaient un mois à découper. C’était un travail que j’aimais beaucoup parce que c’était presque comme faire un mandala", rapporte l’artiste. Plus tard, il réalisera le portrait de Nelson Mandela et de Mahatma Ghandi sur les façades d'immeubles en rénovation dans un quartier de Montpellier.
La roche pour se libérer
En 2017, Ose rejoint le collectif montpelliérain LineUp, qui regroupe des artistes et des passionnés de culture urbaine. Deux ans plus, il présente sa première exposition personnelle à la galerie d’art Nicolas-Xavier à Montpellier. Des accidents de la vie l’incitent à revoir sa façon de travailler. "On vit tous des traumatismes qu’on aimerait oublier mais on ne peut pas. Il a fallu que je change mon mode de vie. Par la même occasion, j’ai voulu faire évoluer mon travail", confie-t-il. Alors il s’intéresse à la matière.
"Très rapidement, je suis arrivé sur le thème de la roche. Ces rochers sont très lourds mais j’essaye de les mettre en lévitation comme ces choses très pesantes que l’on est obligé de garder en soi. On les porte mais, petit à petit, elles s’allègent", ajoute-t-il. Ces rochers, Ose les met en scène sur des toiles. À 40 ans, il s’est lancé un nouveau défi avec la peinture à l’huile. "À côté de nous qui sommes très éphémères, la roche est quelque chose qui dure, que le temps travaille. Je trouve qu’il y a quelque chose d’apaisant. Les rochers, c’est de la résilience en fait", conclut Olivier Secretan.
Prochaine exposition de Olivier Secretan, alias Ose : du 9 au 22 mai 2024 à la Chapelle des Capucins à Aigues-Mortes (Gard)
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.