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Dondi, pionnier du graffiti new-yorkais, objet d'une rare exposition à Marseille

Dondi est un des pionniers du graffiti new-yorkais. Une véritable légende, qui a commencé en peignant les rames et les couloirs du métro, avant d'être l'un des tout premiers street artists à être exposé dans les galeries d'art. Cet artiste influent mort en 1998 des suites du sida, est célébré dans une rare exposition à la toute jeune galerie Ghost de Marseille jusqu'au 10 mai.
Article rédigé par franceinfo - Laure Narlian (avec AFP)
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le pionnier du graffiti new-yorkais Dondi par Sophie Bramly.
 (Sophie Bramly courtesy of Ghost Galerie)

Du "Subway art" aux galeries d'art

Né en 1961 à New York, cadet d'une fratrie de 5 garçons, Donald Joseph White a à peine une douzaine d'années quand il commence à tagger dans les rues de la Grosse Pomme, et principalement sur les rames et dans les couloirs du métro - il pratique ce qu'on appelle depuis le "subway art".

Son style de lettrage, encore utilisé aujourd'hui, est simple et clair. Son but : que son travail soit intelligible, qu'il puisse être lu et reconnu. "Je veux que les gens voient (mon travail). Et je veux en influencer d'autres", disait-il dans cette vidéo. Son oeuvre la plus connue est "Children of the grave" part 1, 2 and 3, trois rames entières du métro de New York peintes entre 1978 et 1980.
"Children of the Grave return Part 2" de Dondi, photo de Henry Chalfant.
 (Henry Chalfant courtesy of the Ghost Galerie)

Au début des années 1980, peindre dans le métro étant devenu dangereux et difficile, il se met à peindre sur toile. Son travail évolue mais demeure sans compromis. Il touche une nouvelle audience. Dondi fera ainsi partie de la première génération de "street artists" - même si lui-même préférait se dire simplement "artiste" -  à faire son entrée dans les galeries d'art et les musées. En 1982, il participe au film des débuts du hip-hop, "Wild Style".

Toiles, dessins, collages et photos à la galerie Ghost

Sur les murs de la toute nouvelle galerie Ghost, on peut admirer toiles, dessins, collages de l'artiste. Beaucoup de photos également, clichés de famille ou grands tirages de Martha Cooper, Henry Chalfant et Sophie Bramly, trois des photographes qui ont le plus documenté les débuts du graffiti à New York. Le tout raconte la vie artistique de Dondi, mort il y a tout juste 20 ans du sida.

Sur un cliché, Dondi, tout jeune enfant, pose avec ses frères. Sur un autre, jeune homme, il peint une rame de métro. Sur un troisième, en énormes lettres multicolores, son "alias" s'affiche sur un wagon entier. Sur d'autres, il s'affiche aux côtés de la galeriste américaine Patti Astor devant Jean-Michel Basquiat, ou bien il s'amuse avec Keith Haring.
Dondi "Sans titre, spraypaint on canvas, 130 x170 cm, collection particulière".
 (Courtesy of Ghost Galerie)

13 toiles de Dondi exposées

La fierté de Caroline Pozzo di Borgo, collectionneuse et directrice de la galerie Ghost, est d'avoir réussi à rassembler également 13 toiles de Dondi - sur les quelque 90 seulement qu'il a réalisées, pour la plupart détenues aujourd'hui par des collectionneurs. Toujours peintes à la bombe aérosol, elles s'affichent parfois aux côtés des travaux préparatoires correspondants, réalisés par Dondi dans ses "black books" - le surnom des fameux carnets dans lesquels les graffeurs dessinent leurs esquisses.

L'exposition présente aussi plusieurs collages de Dondi aux traits ultra-fins et précis, des travaux graphiques qui lui demandaient parfois plusieurs semaines d'application.

Hommage en vidéo au travail de Dondi

"C'est incroyable de voir tout cela réuni en un seul endroit", se félicite Michael White, le frère de Dondi, curateur de l'exposition et présent à Marseille pour son vernissage: "Aujourd'hui, toutes ces oeuvres font partie de l'histoire de New York (...). C'est quelque chose qui était en lui, qui est sorti et a explosé à la face du monde".


L'exposition Dondi à la Ghost Galery de Marseille dure jusqu'au 10 mai et est accessible uniquement sur rendez-vous. 

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