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L'artiste C215 appelle l'État à soutenir le street art par des commandes territoriales d'œuvres

Le célèbre artiste francilien a demandé cette semaine au gouvernement de soutenir "une commande culturelle territoriale" d'œuvres à des street-artistes.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le street-artiste français Christian Guerny, alias C215, le 10 mars 2020 à Paris (JOEL SAGET / AFP)

C215, artiste francilien renommé et engagé pour son art, a contacté le gouvernement pour l'inviter à soutenir "une commande culturelle territoriale" d'œuvres à des street-artistes, en réservant une partie de ces sommes à la rémunération de créateurs aujourd'hui oubliés des dispositifs d'aides face à la pandémie de coronavirus.

C215, alias Christian Guémy, a été reçu le 15 juin par les ministres de la Culture et de la Ville Franck Riester et Julien Denormandie. Des annonces sur la valorisation des artistes de street art auront lieu prochainement, a-t-on assuré le 17 juin à l'AFP au ministère de la Culture, où l'on fait valoir l'engagement de Franck Riester. "Contacté par un conseiller présidentiel, j'ai fait une proposition de soutien à la commande culturelle territoriale (émanant notamment des maires). Au départ, c'est parti d'un tweet dans lequel j'interpellais les élus" après la pandémie, a expliqué C215 à l'AFP.

Une mesure qui pourrait concerner 2000 artistes

"L'on se dirige, a estimé C215, vers une mesure d'abondement de la commande territoriale - municipale ou provenant de bailleurs sociaux - encadrée par l'ADAGP (Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques), dans laquelle le taux de rémunération de l'artiste soit un critère d'éligibilité." Quelque 2.000 artistes seraient potentiellement concernés. La proportion de l'abondement qui servirait à rémunérer l'artiste "sera l'objet de la discussion à venir entre l'ADAGP, le ministère, etc". C215 aimerait que cela monte jusqu'à 50%, mais c'est loin d'être acquis. "L'ADAGP sera garante comme elle l'est aujourd'hui pour les droits d'auteur."

L'artiste Christian Guerny, alias C215, pose le 3 juin 2020 à Saint-Ouen devant l'œuvre murale qu'il a réalisée en mémoire d'Aïcha Issadounène, caissière emportée par le Covid-19 (JOEL SAGET / AFP)

Le street-artiste récuse par ailleurs toute "mise en concurrence" avec les autres métiers en crise de la culture. "Quand un mur est commandé, il ne reste rien" aux street-artistes le chantier fini, une fois tous les frais payés, explique C215. Selon lui, ils étaient déjà habitués à se contenter de la portion congrue mais le coronavirus "a foutu en l'air leur business model". Ils ne peuvent même plus compter sur la "solution de bricolage" que constituait le soutien des petites galeries qui ferment tour à tour.

En quête d'un mode de rémunération spécifique pour le street art

"Il ne s'agit pas de réclamer un chômage, un revenu universel ou un statut d'intermittent" mais un mode de rémunération spécifique, souligne l'artiste connu pour ses engagements citoyens multiples. "Je ne mène pas ce combat pour moi. Les plus connus comme moi gagnent bien leur vie. Les moins connus n'ont même pas de galeries", plaide le street-artiste suivi par 800.000 personnes sur les réseaux sociaux.

Publiée fin mai dans le Journal du dimanche, une tribune d'une cinquantaine d'artistes et créateurs, comme Agnès B., Ernest Pignon-Ernest, Robert Combas ou Philippe Decouflé, et d'élus, comme le président du Grand Est Jean Rottner, apportent leur soutien à cette aide.

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