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"Liberté, Egalité, Fraternité" : le street art de Shepard Fairey, alias Obey s'invite à l'Elysée

Des murs du XIIIe arrondissement de Paris jusqu'au Palais de l'Elysée : voilà le parcours étonnant d'une oeuvre signée par le street-artiste américain Shepard Fairey, connu aussi sous le nom de Obey et auteur d'un très célèbre portrait de Barack Obama. Son oeuvre "Liberté, Egalité, Fraternité", dont il a offert un tirage au président Macron, est un hommage, une oeuvre engagée.
Article rédigé par Nicolas Lemarignier
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
 

Impossible de rater cette oeuvre à chaque intervention télévisée du président de la République. Elle s'appelle "Liberté, Egalité, Fraternité". Elle est signée par l'une des plus grandes figures actuelles du street-art, l'américain Shepard Fairey connu aussi sous le nom d'Obey. "Liberté, Egalité, Fraternité", c'est une oeuvre née au lendemain de l'attaque terroriste contre le Bataclan en novembre 2015. Shepard Fairey était alors à Paris pour installer une oeuvre sous la Tour Eiffel.

Témoignage du directeur de la galerie Itinerrance Mehdi Ben Cheikh

Une fresque monumentale installée à Paris

L'aventure se poursuit en juin 2016, dans le cadre du projet "Street Art 13" porté par la galerie "Itinerrance" : un projet qui consiste à installer des fresques d'artistes internationaux sur les facades des immeubles du XIIIe arrondissement de Paris. A cette occasion, Shepard Fairey vient à Paris superviser l'installation de sa création qui fait 15 mètres de haut. Il explique alors : "C'est une façon d'apporter mon soutien aux Parisiens. De par mon expérience, j'ai vu que les Français aiment la culture. C'est ma façon de dire : Paris, continue de faire ce que tu fais. Ne laisse pas tout cela changer ta philosophie ! "  
Pour créer cette image, Shepard Fairey a repris un visuel déjà utilisé sur une de ses oeuvres précédentes, intitulée "Make Art, Not War" ("Faites de l'art, pas la guerre"). Il a remplacé ce slogan par la devise de la République. Quant à l'idée d'ajouter le drapeau tricolore, elle est inspirée par ce qui se passait sur les réseaux sociaux peu après les attentats : de nombreux utilisateurs modifiaient leur photo de profil pour y apposer les couleurs bleu-blanc-rouge.

Shepard Fairey, observateur attentif de la politique 

Avant l'hommage à la France, Shepard Fairey avait imaginé le portrait de Barack Obama, intitulé "Hope". Cette image avait fait le tour du monde en 2008 pendant la campagne présidentielle américaine. Une façon pour l'artiste d'apporter son soutien au candidat démocrate, même s'il s'est montré déçu par la suite de l'action du premier président noir américain.
 
Au printemps 2017, Shepard Fairey a rencontré Emmanuel Macron - encore candidat - et lui offert une reproduction de la fresque du XIIIe arrondissement. Et au lendemain de l'élection présidentielle, l'artiste soulagé que les Français aient rejeté l'extrême-droite, se disait prudemment optimiste concernant la victoire d'Emmanuel Macron. 

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"Liberté, Egalité, Fraternité" aura-t-elle le même succès que le portrait de Barack Obama ? En tout cas, elle s'est trouvé un promoteur de luxe en la personne du président de la République. 

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