Rencontre avec Andrea Ravo Mattoni, le graffeur italien qui fait sortir des musées les grands classiques de la peinture
C'est l'un des street artistes en vue. Andrea Ravo Mattoni a la particularité de reproduire sur d’immenses murs des célèbres tableaux de grands maîtres. Des reproductions qui ont fait sa notoriété, qu’il réalise aussi sur des formats plus petits mais toujours à la bombe. L’artiste italien est actuellement en résidence en Touraine où une équipe de France 3 a pu le rencontrer.
A l’heure du Covid et des musées fermés, le street art n’a sans doute jamais été aussi précieux. Et Andrea Ravo Mattoni l’a bien compris. L’Italien est l’un des artistes graffeurs contemporains les plus en vue en Europe, mais il occupe un créneau bien particulier. Sa spécialité : reproduire sur des murs de plusieurs dizaines de mètres de haut et avec une fidélité déconcertante, les tableaux des plus grands maitres de la peinture : "Moi je fais la traduction des anciens maitres avec la bombe parce que je n’utilise pas la même technique et à chaque fois je fais la corrélation avec le territoire. Je prends des tableaux qui sont dans les musées de la ville, je les fais sortir (…) je fais de l’art contemporain mais je porte avant tout une tradition très ancienne."
L'art en héritage
Fils et petit-fils d’artistes, autodidacte du graff, Andrea Ravo Mattoni a commencé à peindre à l’âge de quatorze ans avant de suivre une formation au Beaux-Arts. En résidence en Touraine pour réaliser plusieurs commandes pour l’association Les Ateliers de l’Etoile présidée par Bob Jeudy, collectionneur et grand spécialiste du street art en France, à l’origine de l’aventure des M.U.R., une association qui soutient l'art urbain : "Son art est exceptionnel, pour moi, c’est un grand talent. Il sort l’art des musées pour le mettre dans la rue et ça c’est quelque chose d’assez exceptionnel pour moi qui prône et défends l’art pour tous."
La Jeune fille à la perle de Vermeer, La Jeune orpheline au cimetière de Delacroix, des classiques qu’il reprend également en petit format, mais toujours à la bombe. "Plus c’est petit, plus c’est difficile, parce que la bombe ce n’est pas comme un pinceau, donc je dois jouer sur la pression, l’utiliser de manière différente. C’est vraiment plus difficile de faire des toiles que des grands murs pour moi", précise l’artiste qui profite de sa résidence tourangelle pour réfléchir aux prochains grands classiques de la peinture qu’il emmènera prendre l’air.
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