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Rencontre avec Lasco, graffeur lyonnais qui fait le lien entre passé et présent
A Lyon, Villeurbanne, Mâcon, mais aussi à Paris et Bordeaux, depuis près d'un an, de curieux animaux ont fait leur apparition dans l'espace public. Des chevaux, des vaches, des ours et même des mammouths venus du fond des âges pour nous éclairer sur l'histoire, ou plutôt la préhistoire du graffiti. Rencontre avec "Lasco", un graffeur lyonnais qui fait le lien entre passé et présent.
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Reportage France 3 / Anthony Laurent - Philippe Gagnaire
"Chapelle Sixtine de l’art pariétal" ou "Versailles de la préhistoire", les qualificatifs ne manquent pas pour glorifier la grotte de Lascaux et ses artistes vieux de 20 000 ans. En mai 2016, l’un des plus célèbres graffeurs parisiens Azyle a été condamné par la Cour d’appel de Paris à verser 138 000 euros de dommages et intérêts à la RATP pour des dégradations commises sur une centaine de rames.
S’il ne saurait être question de mettre sur un pied d’égalité les premiers artistes de l’histoire et leurs descendants, qui œuvrent aujourd’hui dans l’espace urbain, il n’est pas inutile de rappeler que si l’on protège les premiers et que l’on condamne les seconds, ce n’est pas au nom de valeurs artistiques, mais uniquement pour des principes de droit privé. Une question reste donc posée. Les premiers propriétaires de la grotte de Lascaux étaient-ils plus ouverts ou plus tolérants que nos contemporains pour accepter que l’on barbouille ainsi les murs de leur logis ?
De Lascaux à Lasco, 200 siècles de graffitis à contempler
Si l’artiste lyonnais revendique une filiation directe avec ses ancêtres des grottes ornées du Périgord, le graffiti n’a probablement jamais cessé d’exister entre ces deux périodes séparées par plusieurs millénaires. Des ruines de Pompeï aux pyramides d’Egypte, en passant par les prisons de l’ancien régime, les lieux d’aisance, les bordels ou les casernes militaires… Les lieux d’expression graphiques n’ont cessé de se réinventer au gré des modes, des époques et des besoins, jusqu’à envahir nos murs, nos rues, nos métros, dans la dernière partie du XXème siècle. Pour autant, le street-art, en tant que mouvement culturel et artistique, n’est apparu que dans les années 70 à New-York avec le mouvement des "writers", avant d’essaimer dans le monde entier et particulièrement en Europe."Chapelle Sixtine de l’art pariétal" ou "Versailles de la préhistoire", les qualificatifs ne manquent pas pour glorifier la grotte de Lascaux et ses artistes vieux de 20 000 ans. En mai 2016, l’un des plus célèbres graffeurs parisiens Azyle a été condamné par la Cour d’appel de Paris à verser 138 000 euros de dommages et intérêts à la RATP pour des dégradations commises sur une centaine de rames.
S’il ne saurait être question de mettre sur un pied d’égalité les premiers artistes de l’histoire et leurs descendants, qui œuvrent aujourd’hui dans l’espace urbain, il n’est pas inutile de rappeler que si l’on protège les premiers et que l’on condamne les seconds, ce n’est pas au nom de valeurs artistiques, mais uniquement pour des principes de droit privé. Une question reste donc posée. Les premiers propriétaires de la grotte de Lascaux étaient-ils plus ouverts ou plus tolérants que nos contemporains pour accepter que l’on barbouille ainsi les murs de leur logis ?
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