Tasses, parapluies ou tabliers : les produits dérivés, gros enjeu pour des musées en panne de subventions
Les musées comptent de plus en plus sur les produits dérivés de leurs expositions pour consolider leur financement.
Qui n'a jamais ramené un magnet, une carte postale, un livre, acheté à la boutique d'un musée à la fin d'une exposition ? Des petits achats pour les visiteurs, mais une grosse manne financière pour les professionnels des musées. Un salon mondial à destination des professionnels des musées et lieux culturels vient de se tenir à Paris, les 16 et 17 janvier, pour découvrir les dernières technologies adaptées à la culture et pour présenter les nouveautés en matière de produits dérivés.
Promouvoir le "musée de demain" grâce au numérique
Confrontés à des problèmes de financement, les établissements sont forcés de se renouveler pour attirer un nouveau public et compléter leurs revenus. Depuis plusieurs années, le secteur cherche à développer les musées de demain, notamment grâce au numérique. Tous les établissements sont concernés, des petits musées locaux aux grands musées nationaux. "On trouve tout ce qui peut être immersif, tactile. On peut prendre l'exemple du musée Anne Frank. La maison est totalement vide, mais avec la possibilité de réalité virtuelle qu'on applique aujourd'hui, on va reconstruire complètement le parcours et l'histoire d'Anne Frank à l'intérieur de sa maison", explique Delphine Reignier, la directrice du salon.
L'objectif de se démarquer des autres musées
La visite des musées a évolué, mais le public est toujours aussi friand de produits dérivés. En moyenne, un acheteur dépense 10 euros par visite.
Marije, du musée d'histoire juive d'Amsterdam, déambule dans les allées à la recherche des produits dérivés de sa prochaine exposition : "On a besoin de quelque chose qui nous ressemble, ici ils peuvent tout fabriquer, donc je vais leur demander des conseils. Je ne veux pas vendre des produits qui existent déjà, ce serait tellement bien si on avait quelque chose de spécial ! Des tasses à thé, par exemple, mais des tasses un peu chics, un peu raffinées, pas un produit d'entrée de gamme fabriqué en Chine, ou alors des écharpes en soie, ou quelque chose comme ça."
On ne vend pas des sacs, des mugs ou des parapluies, on aide les musées à vendre leur histoire.
Philip, un vendeur anglaisà franceinfo
Quelques mètres plus loin, Philip, un vendeur anglais, propose les produits réputés "indémodables". Derrière lui des parapluies, des tabliers, des plateaux, aux motifs des tableaux les plus connus : de La laitière de Vermeer, à La Joconde, de Léonard de Vinci. "Le musée nous envoie l'image et nous la mettons sur des parapluies, des vêtements, donc c'est vraiment leurs produits pour leur magasin, qui utilisent leur image, pour raconter leur histoire. Les gens qui visitent les musées veulent une histoire."
Avec les baisses de subvention successives, la vente de produits dérivés est devenue un enjeu majeur pour les musées. Les boutiques représentent 20 à 30% des recettes de certains d'entre eux.
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