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Titanic, retour à Cherbourg

A Cherbourg où le paquebot s’est arrêté le 10 avril 1912 afin de prendre ses derniers passagers, la Cité de la mer s’est agrandie pour créer une nouvelle exposition permanente. Culturebox vous fait vivre en avant-première l’unique traversée du plus beau et du plus grand navire de l’époque.
Article rédigé par franceinfo - Sophie Jouve
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
Un nouvel espace Titanic à la Cité de la Mer
 (Cité de la Mer)

En pénétrant dans la Cité de la Mer, on laisse le sous marin "Le Redoutable" à sa gauche pour emprunter l’escalier qui nous mène dans une majestueuse salle des bagages, digne du film de James Cameron par sa démesure. Au centre, des guichets, une horloge. Assis sur le tapis des voyageurs, le visiteur est transporté un siècle en arrière avec le film « Parcours d’émigrants », un hommage aux 50 millions de personnes fuyants l’Europe avec l’espoir d’un avenir meilleur en Amérique. Beaucoup embarquaient à Cherbourg, port transatlantique.

Visages d’enfants perdus et d’adultes anxieux. L’arrivée à Ellis Island et le passage par les contrôles sanitaires. Vues de New York de ce début de siècle, où s’entassaient dans des logements insalubres des migrants misérables et plein d’espoir. Des projections interactives nous permettent de fouiller dans leurs bagages, mais également d’aller à la rencontre des 281 passagers embarqués sur le Titanic à Cherbourg.

Lady Duff Gordon, passagère 1ère classe embarquée à Cherbourg
 (Cité de la Mer)

Les enfants Navratil, rescapés retrouveront leur mère qui vit à Nice
 (Cité de la Mer)
 
Puis le visiteur pénètre dans l’espace Titanic pour revivre les 4 jours de traversée et l’escale cherbourgeoise. On bascule dans une scénographie construite comme un film.
Accroché à la rembarde, on s’imprègne de l’ambiance à bord, valses et rires feutrés se mêlent aux avis de plus en plus fréquents de risques de glaces. Trop tard, au sud de Terre neuve dans la nuit du 14 au 15 avril, la silhouette d’un iceberg se dresse. La manœuvre tardive et désespérée n’évitera pas la collision, dans un vacarme assourdissant. six entailles fragilisent désormais le colosse des mers réputé « insubmersible».

Coursive  reconstituée du Titanic
 (S.Jouve)
 
Le parcours est libre et il possible d’y accéder à  n’importe quel moment. Nous voilà parcourant le labyrinthe des coursives avec la mer à perte de vue. Les couloirs des premières classes et une magnifique cabine reconstituée sur ce paquebot qui s’apparentait davantage à un manoir sur l’eau. Une grille nous rappelle que les différentes classes ne devaient se croiser sous aucun prétexte, reflet de la société très cloisonnée de l’époque.

Cabine de première classe
 (S.Jouve)
 
Par l’entrebaillement de la porte de sa cabine, la voix d’une passagère confie ses réflexions et ses sentiments sur ce géant des mers : « Le navire est si grand que je n’ai pas encore réussi à y trouver mon chemin". Plus loin, des  témoignages filmés saisissants d’une même famille, incarnée par des acteurs, racontent la panique qui peu à peu gagne les voyageurs.
 
Toute la vie du Titanic, celle d’une ville avec ses 9 ponts, ses 3 classes… sa salle des sports dans laquelle apparaissent par un effet optique, des passagers les uns après les autres. Dans un des salons est projeté le remarquable « Atlantique Latitude 41" de 1958.

 
Enfants et adultes peuvent s’initier au morse et apprendront combien les moyens de communications étaient ultra sophistiqués avec l’extérieur mais inexistants avec les passagers.

Une exposition interactive
 (S.Jouve)
 
Un parcours très complet d’une bonne heure qui capte l’interêt d’un public familial… et silencieux. Un siècle après, le courage et le drame vécus par les passagers du Titanic forcent la curiosité mais aussi la compassion et le respect.
 
La visite se termine par une salle consacrée au bilan et tout d’abord ces chiffres, effroyables : 1490 disparus sur les 2201 personnes embarquées et seulement 711 rescapés. 80% d’hommes. 52 enfants sur les 109 embarqués. La 3e classe paye le plus lourd tribut. Elle est décimée à près de 75%. L’équipage n’est pas épargné, 76% de disparus. Jamais un naufrage n’a fait autant de victimes. Suivent les causes du naufrage (Mauvaise prise en compte des avis de glace, vitesse excessive du navire, 22 nœuds soit 41 km/heure, cloisons étanches d’une hauteur insuffisante, double fond inopérant, manque de canots de sauvetage) et les enseignements tirés de la catastrophe.
 
En quittant les lieux on garde en mémoire ces mots d’un survivant : « Le spectacle de près de 1500 personnes se débattant dans les eaux glacées de l’Atlantique ainsi que le hurlement constant de leurs voix durant 10 à 15 minutes sont des souvenirs qui ne peuvent s’estomper même 20 ans après » John « Jack » (Thayer rescapé 1ère classe, radeau pliant B, puis canot 12).

Rescapés à bord des canots de sauvetage
 (Cité de la mer)

La vaisselle du Titanic retrouvée en 1985 à plus de 3800 mètres de fond
 (Cité de la mer)

site de la Cité de la Mer

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