Toulouse inaugure Aeroscopia, musée consacré à l'aéronautique
Les collectivités locales qui ont porté ce projet de 21,5 millions d'euros avec Airbus ont mis en vedette à cette occasion la présidente du Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget, Catherine Maunoury. Marraine de l'inauguration, elle est venue les assurer des futurs "échanges" d'appareils entre "les deux grands noms" de l'aéronautique, Le Bourget et Toulouse.
La ville de Blagnac notamment a dû apporter 8,45 millions, Toulouse Métropole 5 et Airbus 3,5 millions à ce projet.
Juste après avoir annoncé à quelques kilomètres d'Aeroscopia un nouveau record de 629 livraisons en 2014, le président d'Airbus, Fabrice Brégier, est aussi venu adouber le musée, "symbole de la continuité dans l'innovation et la coopération", les mêmes qualités qui ont conduit Airbus au sommet en 40 ans.
"Il a fallu près de 30 ans pour que le rêve devienne réalité" et que la réplique de l'avion de Louis Blériot, qui traversa la Manche en 1909, côtoie sous une même nef un Concorde et le premier des Airbus, l'A300 de 1972, a expliqué le maire de Blagnac Bernard Keller (PRG), à la veille de l'ouverture au public prévue mercredi.
Le hall a été conçu par l'agence d'architectes Cardete et Huet, tout comme l'usine voisine de l'A380. Sa charpente métallique est peu commune, toute en courbes et recouverte d'une peau en zinc donnant une légèreté remarquable à l'ensemble, un fuselage long de 140 mètres, large de 72 m et haut de 23 m.
Le premier Concorde y a fait son entrée dès mars 2014, suivi de l'A300, et d'un Super Guppy, l'avion cargo qui, avant l'actuel Beluga, transportait les tronçons d'Airbus d'une usine à l'autre.
Une vingtaine d'autres avions plus petits les ont rejoints : de l'avion de Blériot à la réplique du Morane-Saulnier de Roland Garros vainqueur de la Méditerranée en 1913, en passant par un Mig 15 soviétique de la guerre froide. A l'extérieur, sont déjà placés une Caravelle et un deuxième Concorde, aux couleurs d'Air France.
Un A400M de transport militaire, le premier sorti des chaînes, devrait arriver avant l'été, ainsi qu'un A380 de présérie, dès qu'on aura coulé une base en béton pour supporter le géant des airs.
Toutes sortes d'autres appareils civils et militaires seront exposés à proximité, apportés par les associations regroupées dans "Terre d'envol", qui prévoient d'y installer aussi un atelier de rénovation.
Muséographie et aménagements
L'agencement du hall permettra aux visiteurs de circuler par une passerelle de l'aile delta révolutionnaire du Concorde à celle de l'A300B, à des fins pédagogiques. Le musée se veut aussi une passerelle entre deux ères, celle des pionniers de l'aviation il y a un peu plus de 100 ans et celle de l'Airbus A350.
"Arbre généalogique de l'aéronautique toulousaine" pour M. Keller, Aeroscopia est aussi pour le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc (UMP) "le dernier fleuron de la culture scientifique et technique" qui fait la force de sa métropole.
Le musée comprend aussi un centre de documentation, une fresque historique de 58 mètres et des îlots thématiques, valorisant les métiers de l'aéronautique auprès des jeunes, ont souligné les élus de la région et du département en se réjouissant de la convention passée avec le rectorat pour développer les visites scolaires.
La restauration par la ville d'une ferme voisine permettra en 2016 d'ajouter un restaurant et des salles de réunion.
Manatour, déjà organisateur des visites d'usines Airbus, attend 120.000 visiteurs en 2015 et en vise 150.000 dans six ans, selon sa directrice générale, Laurence Calmels.
Le prix d'entrée sera de 11,50 euros par adulte (+3,50 euros pour une visite guidée) ou 23 euros pour une visite couplée avec l'usine A380, selon l'exploitant.
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