Toulouse-Lautrec et sa fascination pour le cirque
Tous les ans, cette petite commune du sud-est de la France consacre une exposition au cirque, menée par son maire Alain Frère également conseiller artistique du Festival international de Monte-Carlo.Cet été, vous pourrez y redécouvrir tout le talent de Toulouse Lautrec. Un artiste que l'on associe toujours à l'univers des cabarets, à la vie du Moulin Rouge et aux coulisses des maisons closes. Toulouse-Lautrec n'a cessé de croquer le mode de vie des amoureux de Montmartre. Parmi les loisirs les plus à la mode, le cirque. Un thème qui a été mis en scène par les plus grands peintres, notamment Chagall, Matisse et Picasso. Cet été, 39 dessins issus d’une collection privée invitent à une plongée dans l’atmosphère unique du monde circassien.
Reportage : O. Chartier-Delègue / F. Tisseaux / J. Gross
« J’ai acheté ma liberté avec mes dessins »
L’histoire de cette série de dessins commence dans une clinique de Neuilly. La mère de l'artiste, la comtesse de Toulouse-Lautrec, fait interner son fils pour le sauver de son addiction à l’alcool. C’est pour prouver aux médecins qu’il avait retrouvé ses facultés mentales qu’il réalisa au crayon noir et crayons de couleurs cette série de 39 dessins. De ses oeuvres sont nées de véritables scènes de vie.Rétrospectivement, il déclarera de manière très poétique « J’ai acheté ma liberté avec mes dessins ». En effet, les médecins, stupéfaits par la cohérence de ces œuvres et la dynamique des mouvements le laissent sortir le 17 mai 1899 et c’est dehors, libre, qu’il mourra deux ans plus tard à l’âge de 37 ans. Cette série de 39 œuvres restera emblématique de sa vie d’artiste mais aussi personnelle. Publiés sous forme de lithographies, ils abordent les grands thèmes du cirque : trapéziste, danseur sur corde, cavalière ou encore numéro de dressage d’ours et d’éléphant.
Toulouse-Lautrec et sa fascination pour l’univers du cirque et des chevaux
C’est en 1880, à l’âge de 16 ans, qu’Henri de Toulouse-Lautrec découvre le Cirque Fernando de Montmartre qui propose alors des mises en scène uniques. C’est une révélation et l'adolescent se passionne alors pour ce monde incarnant pour lui, atteint d’une maladie des os, la liberté. Attiré par les corps en mouvement, les performances des artistes et les postures gracieuses des animaux, c’est par la peinture et le dessin qu’il donnera vie à sa passion.Dès qu’il est arrivé à Montmartre, il allait au cirque Fernando plusieurs fois par semaine. Il cherchait là sa joie. Il aurait tellement aimé faire du cheval mais il n’a pas pu le faire. Alors, il était admiratif de ces hommes qui pouvaient le faire, c’est aussi ça sa mélancolie
Alain Frère, maire de Tourrette-Levens et conseiller artistique du festival international du cirque à Monte-Carlo Les chevaux ont une place particulièrement importante pour l'artiste. C’est son père, le comte de Toulouse-Lautrec, brillant cavalier passionné de chasse et de chevaux, qui lui a transmis cette passion. Ces 29 œuvres tardives, réalisées deux ans avant sa mort, constituent une apogée dans sa carrière. S’il a d’abord été influencé par le postimpressionnisme et Edgar Degas, il a développé assez tôt sa propre esthétique. Sa magistrale simplification de l’image fera de lui pour certains le précurseur de l’affiche au XXème siècle.
Une exposition à découvrir à Tourrette-Levens jusqu’au 24 septembre. En parallèle, plusieurs spectacles gratuits sont proposés tous les dimanches et le 15 août à 16 et 17h
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