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Un MoMA tout neuf et plus grand rouvre ses portes après quatre mois de travaux

Le Museum of Modern Art rouvre ses portes au public le lundi 21 octobre après des travaux qui lui ont permis d'agrandir ses espaces d'exposition et de repenser la présentation de ses collections.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
L'installation "Handles", dans la nouvelle présentation du Museum of Modern Art de New York, qui vient de s'agrandir (11 octobre2019) (CHRISTINA HORSTEN / DPA / AFP)

Après quatre mois de fermeture pour travaux, le Museum of Modern Art de New York rouvre ses portes le 21 octobre sur un espace d'exposition augmenté de près d'un tiers et un agencement réinventé.

Depuis son installation en 1939 en plein coeur de Manhattan, le MoMA a plusieurs fois repoussé les murs pour faire face à la croissance de sa collection et à l'augmentation de sa fréquentation. En 1950, 1962, 1980 et 2001, des travaux successifs ont totalement remodelé ce musée, une des rares institutions majeures du monde à être totalement enserrée dans le maillage urbain.

Fort d'une santé financière insolente qui lui permettait de profiter d'un projet immobilier mitoyen, le MoMA a décidé de s'agrandir de nouveau. Après une première poussée vers l'est, le long de la 53e rue, achevée en 2017, c'est à l'ouest que celui qu'on appelait jadis "The Modern" s'est étiré.

Le MoMA gagne trois étages d'une nouvelle tour mitoyenne


Le MoMA a vendu le terrain qui jouxtait son bâtiment à des promoteurs, l'accord prévoyant que le musée bénéficierait des trois premiers étages de cette nouvelle tour gigantesque de 320 mètres de haut dessinée par l'architecte français Jean Nouvel.

A l'arrivée, le musée a gagné presque 3 600 m2 d'espace d'exposition supplémentaires, soit 30% environ, pour un total de 15 500 m2 de galeries. Même si ces nouveaux locaux se trouvent techniquement dans un autre immeuble, la continuité entre les espaces est totale pour le visiteur. Les travaux ont aussi permis d'inviter davantage la lumière naturelle, à coups de baies vitrées et de dégagements. L'ensemble du projet aura coûté quelque 450 millions de dollars.

Grâce à ce nouvel espace, a expliqué la presse le directeur Glenn Lowry, le Modern va pouvoir exposer au public environ 2 400 oeuvres par an, contre 1 500 en moyenne jusqu'ici.

Une présentation thématique

Mais le principal changement est ailleurs. Pour la première fois, les oeuvres ne sont plus seulement présentées par périodes, mais aussi par thématiques, avec un panneau explicatif à l'entrée, volontairement rédigé dans un langage accessible. Les galeries offrent aussi souvent un mélange plus volontaire de peinture, sculpture, photographie et vidéo. Pour s'inscrire dans une nouvelle dynamique, le musée a décidé de modifier cet agencement environ tous les six mois.

L'idée est de revenir à l'esprit originel, celui du premier directeur, Alfred Barr, qui avait imaginé le musée comme "un laboratoire", rappelle Glenn Lowry. Pour son prédécesseur, dit-il, "rien n'était permanent", de l'art à la manière dont il était présenté. "Il avait compris que le musée allait être en perpétuelle mutation, changeant et évoluant au diapason de l'art moderne et contemporain."

Ce retour aux sources ne s'est pas fait en un jour. Dès 2000, le MoMA a cherché à renouer avec le mélange des arts à travers une série d'expositions, pour la première fois depuis des décennies. Pour arriver jusqu'au grand chamboulement de cet automne, "il aura fallu une nouvelle génération de conservateurs avec des idées nouvelles, pour qui l'interdisciplinarité était naturelle", explique Glenn Lowry.

Les questions plus intéressantes que les réponses

L'exercice vise à créer les conditions de l'échange et du dialogue entre les arts, sous l'oeil intrigué du visiteur, "faire comprendre au public que les questions sont plus intéressantes que les réponses", dit le directeur, le regard pétillant.

Cette réinvention récurrente aura néanmoins ses limites, en partie pour rassurer ceux qui craindraient de ne pas trouver, lors de leur prochaine visite, une des oeuvres majeures du MoMA. Celles-ci seront visibles "la plupart du temps", assure Glenn Lowry, mentionnant notamment Les demoiselles d'Avignon de Picasso ou les Nymphéas de Claude Monet. "Mais le contexte dans lequel ces oeuvres seront vues changera tous les six mois", prévient Glenn Lowry, qui est à la tête de l'institution depuis près d'un quart de siècle.

Le MoMA accueille tous les ans quelque trois millions de visiteurs, pour moitié des Américains et pour moitié des étrangers.

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