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Une dessinatrice saisit les derniers instants de la Rhodia, emblématique usine de Besançon

Dessinatrice et graveuse, Marion Chombart de Lauwe s’intéresse à la démolition de bâtiments industriels. Sa dernière cible, l'usine Rhodiacéta de Besançon en friche depuis plus de trente ans dont elle a suivi la démolition depuis le printemps 2018.

Article rédigé par Stéphane Hilarion
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Dessin de l'ancienne usine Rhodiacéta de Besançon de Marion Chombart de Lauwe (F. Petit / France 3)

Depuis sept ans, la dessinatrice, graveuse et plasticienne, Marion Chombart de Lauwe s’est lancée dans un projet artistique baptisé Dernières heures des bâtiments. Elle s’intéresse aux processus de disparition et de transformation des paysages. Après Paris, Pantin et Nantes, l’artiste s’est penchée sur le démantèlement de la Rhodia, emblématique usine textile de Besançon, en friche depuis plus de trente ans.

Un passé glorieux

Son imposante silhouette sur les bords du Doubs n’échappait pas au regard des visiteurs de la citadelle de Besançon surplombant la ville. L’usine Rhodiaceta fut jusqu’au début des années 80 le haut-lieu de l’industrie bisontine, spécialisée dans la fibre polyester et le fil de nylon. Haut-lieu aussi de mouvements ouvriers très importants, un an avant les évènements de Mai 68.

Une épopée industrielle et sociale qui s’est achevée dans les années 80 avec la fermeture du site. Plus de 30 ans après, la ville a décidé de raser ces vestiges du passé pour aménager à la place des espaces de loisirs. Une disparition d’un lieu emblématique chargé d’histoire qui s’inscrit parfaitement dans le projet de Marion Chombart de Lauwe qui, depuis le printemps 2018, a croqué les moments forts ou symbolique de cette disparition.

Destruction de la Rhodia vue par une dessinatrice
Destruction de la Rhodia vue par une dessinatrice Destruction de la Rhodia vue par une dessinatrice

Fragments du passé

Marion Chombart de Lauwe ne se contente pas de coucher sur le papier ces mutations profondes, elle récupère également des matériaux issus des bâtiments et travaille ensuite en atelier pour y graver ses dessins. Des fragments qui deviennent alors des échantillons témoins d’un espace révolu et d’une époque disparue. A la Rhodia, elle a ainsi récupéré des morceaux des toboggans qui transportaient les cartons et des pièces de machines.   

Avant la Rhodia, l’artiste avait suivi le processus de destruction des anciens Magasins généraux de Pantin, l’usine de chauffage de la Villette à Paris, la fabrique à glace à Nantes et le château de Romainville en Seine-Saint-Denis.

Dessin de l'usine avant sa destruction, vue de la citadelle de Besançon. (Marion Chombart de Lauwe / Capture d'écran reportage France 3 - F. Petit)

Le travail de Marion Chombart de Lauwe sur le site bisontin est à découvrir à la Maison de l’architecture de Franche-Comté à Besançon jusqu’au 30 juin 2019. L’exposition est gratuite.

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