Une expo annulée en France sur fond de rivalités au Bangladesh
L'actualité rejoint parfois la bande dessinée... La mésaventure que traverse le musée Guimet ressemble au scénario de L'Oreille cassée de Hergé. Cette fois, il ne s'agit pas d'un fétiche arumbaya dérobé, mais de deux statuettes rares en terre cuite représentant le dieu hindou Vishnou. Ces pièces ont disparu samedi à l'aéroport de Dacca alors qu'elles devaient être acheminées en France. Elles faisaient partie d'un ensemble de 188 pièces prêtées par le Bangladesh au musée parisien en vue de l'exposition Chefs d'œuvre du Delta du Gange.
Du coup, les autorités bangladeshi ont décidé de rappeler tous les objets d'art déjà expédiés en France, obligeant ainsi le musée à annuler l'exposition. La tenue de cette rétrospective, la première de cette ampleur organisée par le Bangladesh avec un musée étranger, avait déjà été compromise et son ouverture reportée à deux reprises. En cause, des retards administratifs, mais surtout des polémiques soulevées, selon le commissaire de l'exposition, par des intellectuels du Bangladesh contre le gouvernement en place.
Des manifestations avaient été organisées et une bataille juridique engagée pour s'opposer à l'envoi des pièces archéologiques en Europe, sous le prétexte que plusieurs pièces confiées dans les années 50 à un musée français n'avaient jamais été rendues. La Cour suprême du Bangladesh, appelée à se prononcer, avait cependant autorisé leur sortie.
Anne Jocteur Monrozier
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