Une nouvelle donation pour le musée Soulages de Rodez
Les travaux de gros oeuvre sont en cours d'achèvement. En revanche, l'ouverture de ce qui est l'un des grands projets de musée français en cours ne devrait pas avoir lieu en juin-juillet 2013 comme prévu mais fin novembre 2013. Devant ce retard, la communauté d'agglomération de Rodez, ville natale de l'une des grandes figures internationales de l'abstraction, "exige le respect des délais et des enveloppes" budgétaires, a-t-elle indiqué mardi soir.
Le projet du musée voit le jour grâce à la donation faite en 2005 à Rodez par Pierre et Colette Soulages de 500 pièces: des peintures sur toile et sur papier, dont de précieux "brous de noix", toute l'oeuvre imprimée ou encore les cartons préparatoires aux fameux vitraux de Conques, l'abbatiale voisine où, tout jeune, Soulages décida que "l'art serait la chose la plus importante de (sa) vie". Le musée présentera la vie et l'oeuvre du peintre de "l'outrenoir". Mais, loin de devenir un mausolée, Soulages, 92 ans, a voulu qu'il soit un lieu vivant pour des expositions temporaires consacrées au processus de création artistique contemporaine.
"Il y aura très certainement une deuxième donation" de la part de Soulages, et très probablement avant l'ouverture du musée, dit le conservateur en chef Benoît Decron. Il invoque le souci extrême que l'artiste a de la gestion et de la représentation de sa production. M. Decron escompte ainsi que Soulages voudra voir verser aux collections du musée des "outrenoirs" qui y manquent.
Le chantier de 25 millions d'euros a plusieurs mois de retard
Quant aux travaux, le président socialiste de la communauté d'agglomération, Ludovic Mouly, a demandé au maître d'oeuvre, l'étude espagnole RCR Arquitectes, "de tout faire pour que les délais soient respectés", à commencer, si nécessaire, par travailler en août. Le cabinet invoque des "mises au point" indispensables au lancement des travaux, la découverte, lors du terrassement, que la roche était fissurée ou encore les intempéries. Du côté de la collectivité, on ajoute les atermoiements dus au changement politique à la mairie, passée de droite à gauche en 2008 au moment où RCR était désigné pour réaliser le projet. Mais, plus discrètement, on souligne les défaillances du bureau d'études avec lequel travaillait RCR.
Cependant, les enveloppes budgétaires sont tenues pour l'instant, dit-on. Le projet et son budget de 25 millions d'euros sont supportés pour l'essentiel par l'agglomération et les collectivités locales avec l'aide de l'Etat.
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