Une Nuit Blanche 2014 tournée vers la rive gauche
A travers cet itinéraire dit de "Grande Randonnée Artistique" (GRA), la 13e Nuit Blanche invitait Parisiens, Franciliens et touristes à "revisiter une autre rive gauche" et à "découvrir une autre manière de pratiquer Paris au travers de six points de vue", explique son directeur artistique José-Manuel Gonçalves. La ligne bleue n'était pas trop là pour se repérer dans les multiples événements, mais pour regrouper des "points de vue" : Hôtel de Ville, Panthéon, Parc Montsouris, Parc André-Citroën/Parc Georges-Brassens, Tour Montparnasse-Hôpital Necker.
Le programme a mis l'accent sur des "performances individuelles explorant le vertige et la suspension, sculptures à l'échelle humaine ou oeuvres monumentales questionnant la place de l'Homme dans la cité, installations d'art numérique ou interventions de street-art". Au total, une quarantaine d'artistes invités, en majorité étrangers, qui ont propose des "formes inédites issues de la danse, du cirque, de la musique et des arts plastiques".
Le Japonais Motoi Yamamoto a tracé avec du sel pendant toute la nuit une immense oeuvre éphémère dans le Salon des Tapisseries de l'Hôtel de Ville. Johan Le Guillerm, équilibriste et manipulateur, a édifié Place du Panthéon une structure de bois de 130 pièces identiques assemblées par simple pression, tandis qu'à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, l'artiste pakistanais Imram Qureishi demandait au public de froisser des feuilles de papier marquées de motifs rouges pour former un amas ressemblant à de la chair.
"Tape-art" et grand bal populaire
Spécialiste international du "tape-art", le sculpteur américain Marc Jenkins avait installé dans plusieurs sites ses étranges personnages à taille humaine, réalisés avec des centaines de mètres de ruban adhésif et souvent placés dans des situations insolites. Le parcours entre la Gare d'Austerlitz et l'ancienne Gare Masséna était le domaine du street-art avec des stars du genre: Swoon , Borondo, Thomas Canto, Tristan Eaton ou Spy, qui a écriit en lettres phosphorescentes la phrase "I'm not a real artist" sur un mur-pignon. Plusieurs de leurs oeuvres seront pérennes.
Le collectif Hehe - Helen Evans et Heiko Hansen - a transformé un arbre du Parc Montsouris en objet bioluminescent. En association avec Massive Attack, le studio londonien UVA iavait nstallé devant la Tour Montparnasse 46 colonnes sonores et lumineuses réagissant aux déplacements des spectateurs. Jeff Mills, pionnier américain de la musique techno, a organisé un grand bal populaire dans le parc André-Citroën où il revisitait l'histoire de la danse, du Moyen-Age aux années disco. Titre de l'événement : "Together is better".
Drouot a fait sa première Nuit blanche
La Nuit Blanche, ce sont aussi des dizaines d'éléments off, organisés dans la rue, dans des galeries, des centres culturels ou par de grandes institutions (Centre Pompidou, Cent-Quatre, Gaîté Lyrique...). Pour la première fois, l'Hôtel des ventes Drouot a participé à l'événement. Ses salles d'exposition sont restées ouvertes jusqu'à 2 heures du matin et une vidéo commandée à Ange Leccia était projetée sur la façade du bâtiment.
A noter aussi, la "Nuit Blanche des petits", une Nuit Blanche spécialement réservée aux enfants au Cent-Quatre. Au programme, étaient proposées des petites visites, des petits salons de musique et des petites lectures, avec entre autres la transformation du kiosque par la designeuse Matali Crasset en animal nocturne, un studio photo où l'on pouvait se faire tirer le portrait dans un décor inspiré des oeuvres de Niki de Saint Phalle...
La Nuit Blanche a été imaginée en 2001 par l'ancien maire de Paris Bertrand Delanoë (PS) et son adjoint de l'époque, Christophe Girard, pour faire descendre l'art dans la rue. Elle a depuis essaimé en banlieue, en province et sur quatre continents. En 2011 (derniers chiffres disponibles), elle avait attiré 2 millions de personnes, selon la mairie de Paris.
13e édition de la Nuit blanche
du 4 au 5 octobre 2014
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