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Une rétrospective inédite de Georges de la Tour éclaire le Prado de Madrid

Le Musée du Prado de Madrid accueille pour la première fois en Espagne une rétrospective composée de trente toiles du peintre français Georges de la Tour. Parmi les peintures exposées, trois d'entre elles proviennent de trois musées de Lorraine, la région d'origine du peintre. A voir jusqu'au 12 juin 2016.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Rétrospective Georges de la Tour au musée du Prado à Madrid
 (JAVIER LIZON/EPA/MaxPPP)

Jusqu'au mois de juin prochain, le prestigieux musée du Prado de Madrid met en lumière l'œuvre du peintre lorrain Georges de la Tour (1593-1652). Une trentaine de tableaux est réunie parmi lesquelles trois toiles qui ont fait le voyage de Lorraine jusqu'en Espagne. 

Une opération délicate parfaitement menée par des professionnels du transport d'œuvres. A l'arrivée à Madrid, les trois peintures rejoignent le reste de la collection sur les cimaises du musée espagnol.  

Reportage : T. Gelhaye / J. Petitcolas / J. Gordillo / G. Cabalerro / E. Le Goff

Le mystère de la Tour en un seul lieu 

La rétrospective du Musée du Prado est une grande première en Europe. Rassembler autant d'œuvres du peintre en un seul lieu, les experts du maître se réjouissent pleinement de l'événement 

C'est un challenge de montrer Georges de la Tour au Prado. 31 tableaux, soit trois quart de l'oeuvre du peintre réunie ici, c'est un succès"

Dimitri Salmon, collaborateur scientifique des peintures du Louvre.
  (JAVIER LIZON/EPA/MaxPPP)

Peintre de la lumière et des clairs obscurs, l'artiste est aujourd'hui reconnu comme un géant de l'histoire de l'art français. Et pourtant, de nombreux mystères entourent son oeuvre. Sans titres, perdus, oubliés, retrouvés, attribués à des peintres différents, ses tableaux diurnes ou nocturnes sont rarement signés. On ne connait de lui que 75 œuvres dont une quarantaine sont identifiées. 

  (JAVIER LIZON/EPA/MaxPPP)

L'artiste le plus espagnol des français

Peu attiré par les mondanités de son époque, Georges de la Tour délaisse la cour du roi Louis XIII (dont il était le "peintre ordinaire") et tombe peu à peu dans l'oubli. Paradoxalement, c'est cet anonymat qui lui permet de faire son entrée au Prado il y a une cinquantaine d'années. Sur un malentendu, ses tableaux sont souvent confondus avec ceux des maîtres de la peinture espagnole. 

Nous aimons dire que Georges de La Tour est l'artiste le plus espagnol de tous les artistes français. D'un point de vue historique on peut dire que bon nombre de ces peintures 'diurnes' ont été confondues avec celles d'artistes espagnols.

Andres Ubeda, le Commissaire de l'exposition au Prado.
A l'image de la peinture "Saint-Jérôme lisant", signée au dos Zurbaran mais finalement attribuée à de la Tour. 
Saint Jérôme lisant - Georges de la Tour 
 (JAVIER LIZON/EPA/MaxPPP)

Georges de la Tour : de la Lorraine à la Castille

Pour cette rétrospective inédite des peintures de Georges de la Tour, trois musées lorrains ont prêté trois tableaux du peintre. 

Originaire de Vic-sur-Seille (Moselle), le peintre bénéficie d'un musée à son nom dans cette ville. Le lieu conserve et expose la toile "Saint-Jean Baptiste dans le Désert", œuvre majeure de la peinture française du XVIIe siècle. 
  (France 3 / Culturebox)
A Nancy, le Musée lorrain possède le tableau "La Femme à la puce". Oeuvre énigmatique et non signée de l'artiste, la peinture évoque les périodes sombres de l’histoire de la Lorraine.

Comme toujours chez La Tour, la qualité de sa lumière et de ses coloris, et son dépouillement confinent à la méditation spirituelle. Pour aller rejoindre l'Espagne, la dame a eu le droit à une petite toilette, même si "l'aspect initial tel que l'a peint La Tour au XVIIe siècle est bien conservé", comme l'explique Pierre-Hippolyte Pénet, conservateur au Musée Lorrain. 
  (France 3 / Culturebox)
A Epinal, le Musée départemental d'art ancien et contemporain des Vosges conserve une peinture de jeunesse du Lorrain, "Job raillé par sa femme". Une pièce maitresse datant de 1650 que le musée laisse partir à Madrid avec un petit pincement au coeur. "C'est un de nos chefs-d'oeuvre qu'on a l'habitude de voir et d'admirer, donc on a une petite appréhension, mais c'est pour une rétrospective importante et on est content de participer à cette expérience", assure Suzanne Stemmer, l'attachée de conservation du musée. 
Décrochage du tableau "Job raillé par sa femme" au musée d'Epinal
 (France 3 / Culturebox)

"Georges de La Tour", musée du Prado à Madrid, jusqu’au 12 juin 2016

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