: Vidéo "Carambolages", l'exposition qui bouscule l'histoire de l'art
Le Grand Palais à Paris propose une déambulation au coeur de l'histoire des arts. 185 œuvres, issues d’époques, de styles et de pays différents, se télescopent et se répondent dans un parcours conçu comme un jeu de dominos.
Analogies ou dissonances
Association d'idées, intuition, attirance, choc des cultures, chaque œuvre induit la suivante par un savant parcours de forme. "Il y a des comparaisons surprenantes, des associations complètement extravagantes mais si l'on suit le parcours,c'est un jeu", révèle Jean-Hubert Martin, le commissaire de l'exposition qui propose avec humour ses propres "Carambolages".Un parcours non chronologique assumé
Toiles, sculptures, objets sont présentés dans des travées parallèles entre lesquelles zigzague le public. Pas de légendes explicatives, mais des petits écrans sur lesquels défilent photos et titres des oeuvres. Pour en savoir plus, il faut se tourner vers le catalogue, objet d'art à lui tout seul : un livre-accordéon où se déploient les photos des oeuvres, deux livrets d'accompagnement, le tout sous emboitage.Ici pas de grand discours à l'entrée qui vous dit "si vous n'avez pas compris tout ça, c'est que vous allez rater tout le propos de l'exposition".
Jean-Hubert Martin, concepeteur de CarambolagesLes pépites du non art
Parmi les pièces présentées dans les "Carambolages", on croise le chat de Giacometti, une sculpture étonnante à base de gants et de crayons de couleur, d'Annette Messager, un crâne indonésien du XIXe siècle et des tableaux d'anonymes flamands du XVIe.
Parmi les 185 pièces exposées il y a aussi une pépite rarissime. Intitulée "Et le soleil s'endormit sur l'Adriatique", la peinture présentée au salon des indépendant en 1910 est l'oeuvre du fameux Lolo. L'âne du père Frédé, célèbre figure de Montmartre qui se servit de la queue de son animal pour réaliser le tableau ! "Je pense que tout le monde a dû sentir que ce n'était pas un chef d'oeuvre, dévoile amusé Jean-Hubert Martin, mais c'était une blague de la part des montmartrois pour dénoncer les excès de l'avant-garde de l'époque".
"Carambolages" détourne l'art avec un grand "A" et assume ce joyeux festival qui fait tourner la tête dans tous les sens.
A lire : l'article de Thierry Hay "Carambolages au Grand Palais : l'exposition qui ouvre les yeux et réveille les neurones"
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