Cet article date de plus de sept ans.
2016 : un bon cru dans la continuité pour la bande dessinée
Alors que débute ce jeudi 26 janvier le 44e festival international de la bande dessinée à Angoulême, le dernier rapport annuel de l'Association des critiques de bande dessinée (ACBD) montre une production stable dans le secteur de la bande dessinée, dans un marché en légère croissance.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les conclusions du dernier rapport annuel de l'Association des critiques de bande dessinée (l'ACBD ) publié fin décembre par Gilles Ratier, son secrétaire général dessinent globalement une année 2016 positive pour ce secteur.
Une production en très légère hausse
Selon ce rapport, un total de 5.305 livres de bande dessinée (dont 3.988 strictes nouveautés) ont été publiés en 2016 dans l'espace francophone européen, soit une hausse de 0,9% par rapport à l'année précédente.Selon des données provisoires de Livres Hebdo/Electre (les chiffres définitifs seront connus fin janvier, ndlr), la production de BD représenterait 6,9% de la production éditoriale globale sur le marché français. Sur les neuf premiers mois de l'année 2016, les ventes de BD ont progressé d'environ 0,5% en euros courants alors que le marché du livre dans son ensemble se tassait de 0,6%. En 2015 (les chiffres de 2016 seront connus en février 2017) le chiffre 'affaires du secteur a été de plus de 458,5 millions d'euros pour la France seule.
Une édition toujours dominée par trois grands groupes
384 éditeurs occupaient le marché de la BD en 2016 mais seuls trois puissants groupes (Média-Participations avec notamment les marques Dargaud, Dupuis et Le Lombard ; Delcourt et Glénat) dominent l'offre éditoriale. Ces trois groupes totalisent à eux seuls 34,2% de la production et 54% des ventes.Selon l'institut GfK, ces trois groupes ont vendu 39,1 millions d'albums en 2016, soit 458,4 millions d'euros en valeur sur le marché français.
Les mangas et la BD dite franco-belge en tête
Le manga demeure le genre dominant du secteur avec 1.575 titres publiés en 2016 contre 1.558 albums "franco-belges" (BD traditionnelle, ndlr), 494 comics (opus mettant principalement en scène des super-héros américains) et 361 "romans graphiques".Le secteur du manga a été évalué par GfK en 2016 à 103,2 millions d'euros avec 13,7 millions de volumes vendus en France. Parmi les albums franco-belges, l'humour reste une valeur sûre avec 418 titres, devant les séries historiques (381 titres) et les ouvrages pour enfants (370 titres).
Les auteurs de BD francophones vivent encore faiblement de leurs créations
Le rapport de l'ACBD a comptabilisé 1.597 dessinateurs ou scénaristes qui ont publié au moins un album en 2016 (contre 1.602 en 2015). Mais seulement 1.419 auteurs européens de BD francophones vivent de leur art et dans leur grande majorité, ces auteurs ont toujours beaucoup de mal à vivre décemment de leur métier.Par ailleurs, le secteur reste toujours autant peu ouvert aux femmes avec seulement 182 auteures de BD (soit 12,8%) recensées.
Les best-sellers : "Lucky Luke" et "Blake et Mortimer"
En 2016, 95 albums ont été tirés à plus de 50.000 exemplaires. "Lucky Luke, La terre promise" (Lucky Comics) de Jul et Achdé a largement dominé le marché avec 500.000 exemplaires, devant le 24e album de Blake et Mortimer, "Le testament de William S." (Blake & Mortimer) d'Yves Sente et André Juillard (400.000), le 7e opus de "Lou" (Glénat) de Julien Neel (300.000) et le 3e volet de "L'Arabe du futur" (Allary) de Riad Sattouf (220.000).Côté comics, seuls deux tomes de "Walking Dead" (Delcourt Comics) sont dans ce classement (100.000 exemplaires chacun). Pour les mangas, "One-Punch Man" (Kurokawa) s'impose avec cinq volumes au-dessus des 130.000 exemplaires (dont le tome 1, plus gros tirage du genre en 2016 avec 265.000 exemplaires).
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.