A Aurillac, découvrez autrement le mythe de la Bête du Gévaudan dans une exposition et une BD
C'est l'un des temps forts du festival de bande dessinée d'Aurillac qui se tient ce week-end des 11 et 12 mars, l'exposition Chroniques du Gévaudan, qui se poursuit elle jusqu'au 8 avril. Entre les planches de Josepe et les textes de Josepe et Christophe Chaumette, tout un univers est reconstitué pour plonger les visiteurs dans l'une des histoires les plus fascinantes du XVIIIe siècle, celle de la traque de la Bête du Gévaudan. Les deux artistes sont à l'origine de cette exposition, prélude à la sortie au mois de juin du premier tome de leur trilogie Naissance de la bête.
Cela fait plus de dix ans que Christophe Chaumette et Josepe travaillent sur ce sujet, sur lequel ils ont rassemblé une documentation rigoureuse et historique pour une histoire devenue mythe. Celle de l'attaque par une bête, jamais vraiment identifiée malgré les nombreuses hypothèses, dans la région du Gévaudan (l'actuelle Lozère). Entre 1764 et 1767, une centaine de victimes sont recensées. L'affaire prendra une ampleur nationale avec l'intervention de l'armée de Louis XV. Elle fera même le tour du monde à des journalistes friands de cette histoire et qui tiendront leurs lecteurs en haleine pendant plus de deux ans. Certains diront même que ce fut le premier fait divers "international".
Pour alimenter ses recherches, Christophe Chaumette se rend sur le terrain, sur les lieux des attaques "C'est quand même l'une des plus belles histoires du monde, les plus extraordinaires et irréelles. Moi j'ai rencontré des descendants de gens attaqués, je vais sur le terrain, j'ai dormi dans la forêt" raconte-t-il.
Une Bête qui nourrit l'imaginaire depuis 250 ans
La Bête du Gévaudan a nourri l'imaginaire de nombreux artistes, cinéastes, écrivains, auteurs de bande dessinées depuis plus de 250 ans. Ici, le projet n'est pas de donner une explication mais de se rapprocher du point de vue de ceux qui ont vécu ces drames. "L'idée est de développer une contre-proposition empathique et humaniste et d'être du côté des gens et du vivant" précise Josepe. "Nous ne sommes pas du tout du côté de l'ego et vouloir résoudre cette histoire, cela n'a aucun intérêt pour nous".
L'exposition se présente comme une expérience immersive, une plongée dans l'antichambre de la Bête. Un cabinet de curiosités qui mêle dessins et textes des auteurs et objets du quotidien du XVIIIe siècle ainsi que de nombreux documents historiques issus de leurs collections personnelles. A noter également le prêt pour l'occasion de deux documents, des registres paroissiaux, par les Archives départementales du Cantal.
Chroniques du Gévaudan - jusqu'au 8 avril 2023 - Les écuries 35 rues des Carmes 15000 Aurillac - du mardi au samedi de 14h à 18h
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.