À Grenoble, la librairie Momie dévoile l'univers pop et acidulé de son cofondateur et artiste Cric
Sur des cartons d'emballages recyclés, l'artiste Cric avait pris l'habitude de laisser libre cours à sa créativité. Celui que les clients connaissaient sous le nom de Christophe Salomon avait cofondé les librairies de bande dessinée Momie, un nom que les amateurs de romans graphiques grenoblois connaissent à coup sûr. Son œuvre foisonnante mélange à la fois personnages de la pop culture, influences de la peinture moderne et paysage connus ou fantasmés. Des tableaux où courent de petits visages entre des tours de buildings, dans une esthétique très "pop art" qui joue sur les contrastes. Un travail syncrétique que le Grenoblois Cric a façonné pendant 15 ans avant son décès brutal en 2020.
"La BD, ça a toujours été son univers. Il avait mis tout ce qu'il aimait bien dans ces tableaux. Là, on voit du Nestor Burma, Blake et Mortimer, Maus, Spirou, par exemple", énonce Patrick Corbet, cofondateur des librairies Momie et ami de Cric. Des galeries de portraits ou bien des paysages, horizontaux comme ceux de ces terres natales, Grenoble, ou bien verticaux comme les gratte-ciels de New York, la mégapole qui l'a toujours fasciné. Le building, justement, reste un des éléments-clés de ses représentations, qui se dresse tantôt en arrière-plan de ses tableaux, tantôt entre ces personnages.
Un travail enfin montré au public
Cric a toujours aimé étaler son imagination, mais il préférait le faire secrètement. "Je le connaissais quand même mieux dans son côté libraire, il montrait beaucoup moins son côté artiste", ajoute Patrick Corbet. Un jardin secret dans lequel il cultivait une passion profonde pour l'art, notamment la peinture moderne. "L'art en général l'intéressait. Il était très érudit, très influencé par Bruegel, Bosch, Modigliani ou encore Picasso", explique Nathalie Salomon, veuve de Cric.
Christophe Salomon a également décoré des bouteilles de parfums et de shampooings. Jusqu'ici, son travail, aussi riche soit-il, n'avait pas été exposé. "J'ai eu beaucoup de mal à ouvrir ses archives aux autres, l'idée c'est vraiment pas que ça reste dans un placard, on voulait donner à voir tout ce qu'il avait fait, c'est un moyen de continuer à faire vivre Cric", continue Nathalie Salomon. Après une première exposition, son univers fait maintenant l'objet d'un catalogue à découvrir à la librairie Momie de Grenoble.
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