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BD : Berberian nous emmène au Cinérama

Après la musique, l'un de ses domaines de prédilection en solo, Charles Berberian explore le cinéma. Mais pas n'importe lequel puisqu'il s'agit d'une "sélection des meilleurs plus mauvais films du monde", ceux des nanars de sa jeunesse.
Article rédigé par franceinfo - Laure Narlian
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
"Cinerama" de Charles Berberian.
 (Fluide Glacial)

En congé de son acolyte Dupuy, avec lequel il a co-signé des dizaines d'ouvrages dont la série des "Monsieur Jean", Charles Berbérian se souvient dans "Cinérama" de ses plus grands chocs cinématographiques, et en particulier ceux d'une enfance passée en Irak et au Liban dans les années 60 et 70.

Les trésors de Kebabollywood
Il y a les films de gangsters, des films d'action, le cinéma spaghetti, et bien entendu les super héros, comme le japonais Ultraman, mais aussi Betmen et Super Selami, les avatars de Batman et Superman à la sauce turque.

"Cinerama" plante le décor en ouvrant sur ce "kebabollywood" du Bosphore, version cheap d'Hollywood, dans lequel des héros en slip se battent "comme des lions" contre des rochers en polystyrène.

Le cinéma turc revu par Berberian dans "Cinerama".
 (Fluide Glacial)
Farid El Atrache contre Edwige Fenech
Viennent ensuite les comédies musicales avec Farid El Atrache, le crooner du Caire, que sa nounou l'emmenait voir de force et dont il aurait volontiers troqué les interminables roucoulades pour le premier peplum ou western venu, y compris du Bosphore.

Et puis il y a LE film de ses premiers émois érotiques, "L'affaire de l'Iris Sanglant", dans lequel jouait l'objet de ses éternels fantasmes, l'actrice très dénudée Edwige Fenech. (Si vous arrivez à dénicher le film écrivez à Fluide Glacial qui transmettra). Entre la vedette musicale du Moyen-Orient et la petite starlette maltaise, Berberian a vite choisi son camp.

Présentation de Cinérama avec images d'époque

Le meilleur : quand l'auteur s'invite dans le scénario
Pour Berberian "il y a d'abord le plaisir de revisiter ces films graphiquement. La plupart ont une charge visuelle fantastique." Mais il y a aussi "le plaisir de réécrire les dialogues".

Pour le lecteur, le plus réjouissant reste les cases où Berberian s'invite carrément dans le scénario. Lorsqu' il peste, enfant, contre les grands, quand il dialogue avec son double trentenaire autour du film "Paroles et Musique", ou lorsqu'il s'immisce dans le feuilleton "Dallas", pour essayer d'en sortir sa mère, coincée depuis des mois.

"C'est pendant ces années d'éveil que j'ai découvert le cinéma égyptien, indien et italien", se souvient Berberian. "Je ne ne peuxc pas dire que j'ai aimé à cette époque ces films, les chansons qui allaient avec étaient pour moi une torture. Aujourd'hui, j'aime ce cinéma, peut-être par pure nostalgie. Mais pas complètement. J'ai enfin compris, ou appris, à écouter la musique arabe, grâce à Oum Kalsoum et Farid el Atrache". Quant au bon goût, y compris cinématographique, il ne sait toujours pas ce que c'est. 

"Cinerama" de Charles Berberian (éditions Fluide Glacial, 16 euros) sortie le 21 mars 2012

Les prochaines séances de dédicaces de Charles Berberian
• Mercredi 28 mars à partir de 15h – Bulles en tête – 54 rue des Dames 75017 Paris
• Jeudi 29 mars à partir de 18h – Librairie BDlib – 8, rue du Général Leclerc 27000 Evreux
• Jeudi 5 avril, de 16h à 19h – Univers BD – 39, Boulevard St. Martin 75003 Paris
• Les 13, 14 et 15 avril 2012 – au Festival d’Aix en Provence
• Du Vendredi 27 au Dimanche 29 avril 2012 – au Salon du livre de Deauville.

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