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Cadeaux de Noël : 10 BD merveilleuses à glisser sous le sapin
Le livre reste un des cadeaux préférés des Français.es. Piochés dans la riche production BD de l'année, la sélection de Culturebox, pour tous les âges.
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Temps de lecture : 9min
1
"L'arabe du futur" Riad Sattouf
2
"Moi, ce que j'aime, c'est les monstres", Emil Ferris
(Monsieur Toussaint Louverture - 416 pages - 34,90 euros) Karen Reyes, une petite fille, grandit dans le sous-sol d'un immeuble à Chicago, avec sa mère et son frère Deeze, beaucoup plus âgé qu'elle. Deeze est un beau gosse. Il aime les femmes et elles le lui rendent bien. Karen, elle, a choisi d'être un monstre. Un joli loup garou. Elle préfère, dans ce quartier plein de prédateurs, être un monstre plutôt qu'une femme. Elle passe presque tout son temps à dessiner. Dans l'œil gauche de sa mère, il y a une tache d'un vert profond, que Karen appelle l'île verte… "Moi, ce que j'aime, c'est les monstres" est sans exagérer l'album événement de l'année. Grand prix de la critique BD 2018, décerné par l'association ACBD qui rassemble les journalistes et critiques de bande dessinée, l'album est également sélectionné pour le Fauve d'or du festival d'Angoulême 2019, et le prix BD Fnac/France Inter. Il a également été sélectionné parmi les "100 livres de l'année" du magazine Lire. Entièrement dessiné au stylo Bic, ce roman graphique extraordinaire par sa beauté, sa maîtrise narrative, son inventivité, son humanité, est la première œuvre d'Emil Ferris, une américaine venue tardivement à la bande dessinée après avoir été piquée par un moustique. Nous l'avions rencontrée lors de son passage à Paris en septembre.
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3
"Heimat", de Nora Krug
(Gallimard Bande dessinées – 288 pages – 32.50 €) Une Allemande vivant aujourd'hui aux Etats-Unis fait un voyage dans le passé et à travers l'histoire de sa famille, dans celle de l'Allemagne nazie. Composé de collages, planches de bandes dessinées, textes, photos, croquis, ce roman graphique, raconté comme une enquête, ouvre en grand les portes d'une question rarement évoquée, celle des générations qui ont grandi dans l'ombre culpabilisante de l'héritage nazi. La narratrice veut savoir qui étaient ses aïeux, et quelle position ils ont adopté pendant la guerre. Une enquête difficile, douloureuse, que l'auteure d'Heimat" livre avec une sincérité bouleversante. Avec ce titre, "Heimat", terme presque impossible à traduire d'un mot en français, qui désigne tout autant la patrie, que la maison où on a grandi, que l'endroit où l'on se sent chez soi, Nora Krug propose une interrogation sur l'identité, celle qu'il faut se construire avec le poids de l'histoire familiale et historique. Un roman graphique d'une grande et calme puissance. Précieux, par les temps qui courent.
4
"Les Rigoles" Brecht Evens
La sortie d'un album du Belge Brecht Evens est toujours un petit événement. "Les Rigoles" est une variation autour de trois personnages, trois jeunes gens en quête de sens. On suit au cours de cette longue nuit Victoria, Jona, et Rodolphe, âmes égarées ou "princes et princesses d'Europe", leurs interrogations, leurs déambulations dans une ville faite d'ombres mais surtout de lumières. Chacun cherche sa route, emprunte des chemins de traverse, expérimente, s'enivre, danse, profite ou disparait. Un graphisme époustouflant, et une narration pleine de liberté et de fantaisie, qui invite à voyager dans un monde foisonnant de couleurs et de formes. Hypnotique.
5
"Au plus près", Anneli Furmark, Monica Steinholm
(Çà et là - 224 pages – 22 euros) Jens, 17 ans, réalise qu'il est amoureux de son plus vieux copain d'enfance. Bouleversé il part se mettre au vert chez son oncle en couple avec un homme. C'est là, dans les beaux paysages du Nord de la Norvège, qu'il rencontre Edor, un jeune homme sûr de lui. Edor, en couple avec Beate, une jeune fille, se sent irrépressiblement attiré par ce grand garçon roux et timide. Adapté par la dessinatrice suédoise Anneli Furmak d’un roman de la romancière norvégienne, Monica Steinholm, "Au plus près" évoque les émois de l'adolescence et l'éveil à la sensualité, ici du côté de l’homosexualité, avec une grande sensibilité, dans une narration classique et un graphisme très doux.
Et pour les plus jeunes :
6
"Un gentil Orc sauvage", Théo Grosjean (Delcourt)
7
"La brigade des cauchemars", Frank Thilliez et Yomgui Dumont
8
"L’Été fantôme", Élizabeth Holleville, Glénat
9
"Crevette", d'Elodie Shanta
10
"Claude et Morino", Adrien Albert
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