"Corto Maltese. La Ligne de vie", de nouvelles aventures après Hugo Pratt : et vive la révolution !

Juan Díaz Canales et Rubén Pellejero envoient le marin le plus connu de l'univers (de la BD) dans un Mexique post-révolution. Les auteurs signent une œuvre qui renoue avec les fondamentaux. Brillant.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Couverture de "Corto Maltese. La Ligne de vie". (EDITIONS CASTERMAN)

L'album Corto Maltese. La Ligne de vie, paru mercredi 30 octobre, s'ouvre sur Corto Maltese en train de rafistoler son vieux bateau "la Niña de Gibraltar" quand Bouche Dorée, une vieille connaissance, vient lui proposer un "travail facile, très rentable à tout le monde". Évidemment, ce n'est jamais aussi simple, rien ne se passe comme prévu.

Le personnage, créé par Hugo Pratt, continue de vivre des aventures rocambolesques grâce au duo espagnol Juan Díaz Canales au scénario et Rubén Pellejero au dessin. Cette fois-ci, il doit se rendre au Mexique pour négocier des antiquités mayas auprès d'un archéologue pilleur de trésors.

Extrait de "Corto Maltese. La Ligne de vie" de Juan Díaz Canales et Rubén Pellejero. (EDITIONS CASTERMAN)

Nous sommes dans les années 1920, la révolution mexicaine qui vient juste de finir est encore dans toutes les mémoires.

Une autre voit le jour. La guerre des Cristeros oppose une partie de la population catholique et rurale au pouvoir central qui cherche à affaiblir l'Église. Pendant trois ans, de 1926 à 1929, les rebelles catholiques cherchent à s'armer pour faire face aux troupes gouvernementales.

"La mort te guette"

Que vient faire Corto Maltese au milieu de cette guerre protéiforme ? C'est sa place naturelle. Le marin le plus connu de l'univers (de la BD) est toujours au centre des aventures.

"C'est un personnage encore d'actualité, un personnage presque nécessaire. Il incarne une forme d'idéalisme. Attention, Corto n'est pas un missionnaire, et il ne rechigne pas à la bagarre quand c'est nécessaire. Il peut être individualiste, mais s'inquiète néanmoins du sort réservé aux minorités, des problèmes de son temps, et ne cède jamais aux sirènes du pouvoir et des puissants", décrit Juan Díaz Canales.

Extrait de "Corto Maltese. La Ligne de vie" de Juan Díaz Canales et Rubén Pellejero. (EDITIONS CASTERMAN)

Dans La Ligne de vie, le scénariste brouille les pistes. L'intrigue, qui peut sembler simple, s'avère assez complexe avec des ramifications inattendues. Et des retrouvailles des plus surprenantes : Raspoutine et Banshee O'Dannan sont aussi au Mexique. Quand il y a une révolution dans l'air… L'un des passages les plus originaux est celui de la rencontre entre Corto Maltese et l'aviateur Charles Lindbergh. Moment de forte tension.

Corto Maltese. La Ligne de vie est une œuvre de transition. Le marin semble prêt à commencer à vivre sa vie sans son créateur originel, à rencontrer d'autres univers. Corto Maltese. La Ligne de vie, une BD qui renoue avec les fondamentaux. Une aventure mexicaine brillante.

"Corto Maltese. La Ligne de vie", Juan Díaz Canales et Rubén Pellejero, traduit par Hélène Dauniol-Remaud, Casterman, 17 euros

Couverture de "Corto Maltese, La Ligne de vie". (EDITIONS CASTERMAN)

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