Festival d'Angoulême : l'exposition hommage à Milo Manara, maître de la BD érotique
Quand on demandait à Hergé qui il admirait le plus dans la nouvelle génération des auteurs de BD, le père de Tintin citait trois noms, dont Milo Manara. Quand il a reçu un exemplaire du 'Monde d'Hergé" hier à Angoulême, le dessinateur italien était manifestement touché par cette révélation.
Rien d'étonnant à ce que le Festival d'Angoulême rende hommage à un auteur qu'il serait injuste de réduire à son succès dans la bande dessinée érotique. Certes c'est "Déclic" et "Parfum de l'invisible" qui vont le faire accéder à la notoriété, mais l'exposition rétrospective va bien au delà.
"Opération nostalgie"
Articulée en 6 chapitres, elle permet de découvrir la production d'un artiste très attaché à la culture italienne.Il y a des choses très très anciennes, certaines que j'ai même oubliées. C'est aussi une opération nostalgie
Reportage France 3 Poitou-Charentes : I. Hirsch / L. Gautier / C. Pougeas
L'exposition ramène le visiteur vers les premiers pas de Milo Marnara dans les "fumetti," ces BD italiennes populaires que l'on trouve sous forme de fascicules en kiosque. Dans les années 70, Milo Manara va adapter "Le Décaméron" de Boccace, puis dessiner plusieurs épisodes de "L'histoire de France en bande dessinée".
Erotisme, Pratt et Fellini
Les années 80 feront de lui l'un des maîtres de la bande dessinée érotique. En raison de plusieurs planches montrées à Angoulême, l'exposition est interdite au moins de 16 ans. Si l'érotisme paye, la rencontre avec Hugo Pratt sera déterminante. Une rencontre qui va l'entraîner sur les chemins de l'aventure. Il va co-signer deux albums avec le créateur de Corto Maltese : "Un été indien" et "El gaucho".
Une large partie de l'exposition est consacrée au rapport de Milo Manara avec le cinéma et particulièrement avec Federico Fellini. Correspondances, croquis et planches originales témoigneront de cette relation.
L'ami Wolinski
Un autre homme a marqué Milo Manara : Georges Wolinski, devenu un ami et à qui il a dédié un dessin au lendemain de l'attentat contre Charlie.
J'ai la conviction que les premières à pleurer pour la mort innocente de Georges ce sont surtout les femmes musulmanes, parce qu'il a toujours lutté pour la libération de la femme.
Le dernier chapitre de cette rétrospective montre Manara encore sous un autre jour, avec le diptyque qu'il a consacré au grand peintre de la Renaissance : Le Caravage chez Glénat.
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