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Festival d'Angoulême : pour Stéphane Beaujean, "la BD est un monde clivé, il faut se débarrasser des vieilles chapelles"
Le 46e Festival international de Bande Dessinée d'Angoulême ouvre ses portes ce jeudi 24 janvier. Batman, Mangas, bande dessinée alternative... Stéphane Beaujean, directeur artistique, entend faire de ce festival un lieu d'ouverture et de décloisonnement des différents genres du 9e art. Interview.
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INTERVIEW Stéphane Beaujean, directeur artistique du Festival International de la Bande Dessinée d’AngoulêmeQuand on le retrouve à la Médiathèque l'Alpha, un lieu phare du festival, Stéphane Beaujean attend Frank Miller et l'un des auteurs américains de Batman. Un peu de fébrilité autour de cette visite, en cette veille d'ouverture du plus gros événement européen de la bande dessinée, mais le directeur artistique garde son sang-froid, et tient son cap. Cette 46e édition, il souhaite la placer sous le signe d'une plus grande ouverture dans le monde des bulles.
Le directeur artistique souhaite faire du Festival d'Angoulême un lieu de décloisonnement, où peuvent se côtoyer des genres qui habituellement ne se croisent jamais. On a pu le constater dans l'après-midi, en passant dans le nouvel espace Manga, 2500 M2, ou dans la spectaculaire exposition Batman,600 m2, immersive, qui met en avant un genre extrêmement populaire, et juste en face, au Musée du papier, l'exposition Pierre Feuille Ciseaux #6, restitution du travail de 16 auteurs venus du monde entier, réunis dans la campagne près d'Angoulême pour une résidence d'une semaine pendant laquelle ils travaillent ensemble sur des formes expérimentales de bande dessinée. Une initiative de l'association Chifoumi, pour la première fois organisée en partenariat avec le festival d'Angoulême.
"C'est vraiment une forme très intelligente de médiation avec le public pour évoquer la créativité dans la bande dessinée. C'est participatif les auteurs viennent du monde entier pour faire ce laboratoire, je trouve que c'est une expérience joyeuse et j'aimerais bien qu'un maximum de public la découvre. Ils sont invités pour trois ans", se réjouit Stéphane Beaujean.
"Ce que je recherche c'est ce qui rend tel ou tel livre, ou tel ou tel artiste singulier. Tracer des lignes entre ces singularités, finalement, ça permet de parler de la bande dessinée en tant que médium. A Angoulême, on s'adresse à tous les publics et à tous le profils de lecteurs, on espère qu'ils se rencontreront au cours du festival, et qu'ils étendront leurs horizons", conclut Stéphane Beaujean, qui prend congé. Il est attendu pour la visite de l'expo Batman avec le "maître".
"La BD est le monde culturel le plus clivé en France"
"Le monde de la bande dessinée, contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, est en fait un monde très clivé. Je dirais même le monde culturel le plus clivé en France", explique-t-il. "D'ailleurs en France on a importé les termes de 'manga', de 'comics', et on a inventé le mot 'roman graphique', pour bien distinguer la bande dessinée avec une ambition littéraire, de la bd plus commerciale, tout ça pour ne pas dire bande dessinée", souligne le directeur artistique. "C'est fou parce que ça reste le même langage. Les mots ont leur importance, et dans le domaine de la bande dessinée, ils sont le signe de ces clivages", explique-t-il.Le directeur artistique souhaite faire du Festival d'Angoulême un lieu de décloisonnement, où peuvent se côtoyer des genres qui habituellement ne se croisent jamais. On a pu le constater dans l'après-midi, en passant dans le nouvel espace Manga, 2500 M2, ou dans la spectaculaire exposition Batman,600 m2, immersive, qui met en avant un genre extrêmement populaire, et juste en face, au Musée du papier, l'exposition Pierre Feuille Ciseaux #6, restitution du travail de 16 auteurs venus du monde entier, réunis dans la campagne près d'Angoulême pour une résidence d'une semaine pendant laquelle ils travaillent ensemble sur des formes expérimentales de bande dessinée. Une initiative de l'association Chifoumi, pour la première fois organisée en partenariat avec le festival d'Angoulême.
"C'est vraiment une forme très intelligente de médiation avec le public pour évoquer la créativité dans la bande dessinée. C'est participatif les auteurs viennent du monde entier pour faire ce laboratoire, je trouve que c'est une expérience joyeuse et j'aimerais bien qu'un maximum de public la découvre. Ils sont invités pour trois ans", se réjouit Stéphane Beaujean.
"Tracer des lignes entre les genres, entre les singularités"
"De Pierre Feuille Ciseaux à Batman, effectivement, ce sont deux mondes qui se rencontrent très rarement. En général dans les festivals, c'est le genre qui définit la ligne éditoriale. Ici, à Angoulême, la ligne éditoriale, c'est plutôt de tracer un fil entre tous ces genres. Ce fil est une forme d'exigence, que j'appellerais plutôt une forme de singularité", explique Stéphane Beaujean."Ce que je recherche c'est ce qui rend tel ou tel livre, ou tel ou tel artiste singulier. Tracer des lignes entre ces singularités, finalement, ça permet de parler de la bande dessinée en tant que médium. A Angoulême, on s'adresse à tous les publics et à tous le profils de lecteurs, on espère qu'ils se rencontreront au cours du festival, et qu'ils étendront leurs horizons", conclut Stéphane Beaujean, qui prend congé. Il est attendu pour la visite de l'expo Batman avec le "maître".
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