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Bande dessinée : le Fauve d'Or du festival d'Angoulême est attribué à l'Américaine Emil Ferris

Elle est la sixième femme à recevoir le titre suprême du festival d'Angoulême depuis 1974.

Article rédigé par franceinfo
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La dessinatrice Emil Ferris a remporté le Fauve d'or du festival d'Angoulême. (JOEL SAGET / AFP)

L'Américaine Emil Ferris a remporté, samedi 26 janvier, le Fauve d'or du meilleur album au festival de BD d'Angoulême. Déjà récompensée par le prix ACBD des critiques de BD, elle faisait figure de favori pour décrocher le titre avec son album Moi, ce que j'aime c'est les monstres (éditions Monsieur Toussaint Louverture). Elle n'est que la sixième femme à recevoir le Fauve d'or (ou son équivalent) depuis la création du festival en 1974. La dernière lauréate en date est la Franco-Iranienne Marjane Satrapi pour Poulet aux prunes en 2005.

Le jury, présidé cette année par l'une des chefs de file de la BD belge d'avant-garde, Dominique Goblet, a également mis en avant les "petites" maisons d'édition (comme Atrabile, Presque lune, 2024... qui obtiennent chacune un Fauve) au détriment des maisons les plus connues du public comme Dargaud, Glénat, Dupuis ou encore Delcourt qui repartent bredouilles du festival.

Un roman graphique qui tient du miracle

La cérémonie de remise des prix s'est déroulée en présence du ministre de la Culture Franck Riester qui avait profité auparavant de sa présence à Angoulême pour proposer que 2020 soit l'"année de la BD".

Moi, ce que j'aime, c'est les monstres, premier roman graphique d'Emil Ferris, est édité par Monsieur Toussaint Louverture, une maison encore novice dans le domaine de la BD. Pavé de 400 pages à la fois passionnant et surprenant, réalisé avec des stylos bille et des feutres, ce roman graphique, encensé par les critiques, se lit comme le journal intime d'une fillette fascinée par les créatures monstrueuses. Parfois qualifié d'"objet litteraire non identifié", ce roman graphique a déjà été récompensé par trois Eisner Awards (dont meilleur album et meilleur auteur" au Comic-con de San Diego aux Etats-Unis.

Surtout, cet ouvrage tient du miracle. Il a été dessiné pendant les quatre années et demie de convalescence d'Emil Ferris, suite à une méningo-encéphalite contractée le jour de son 40e anniversaire. Le sang infesté par le virus du Nil occidental, l'auteure qui se déplace encore avec une canne, était guettée par la paralysie. Pour qu'elle puisse continuer à dessiner ses proches lui fixaient un stylo sur la main avec des bandes adhésives.

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