Festival d'Angoulême : "Lire des BD, ça nous permet d'accéder à une petite vie culturelle dont on a tous besoin", salue une libraire
Si le palmarès de la 48e édition du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême sera bien dévoilé à la fin du mois de janvier, l’événement dans sa version grand public a lui été repoussé au mois de juin.
"Lire des BD, ça nous permet d'accéder quand même à une petite vie culturelle dont on a tous besoin", a souligné jeudi 28 janvier sur franceinfo Marion Speiser, libraire à "Atout Livre BD" dans le 12e arrondissement de Paris, à la veille de la première partie du Festival de la Bande dessinée d'Angoulême, une remise des prix virtuelle à cause de l'épidémie de Covid-19. Malgré le contexte, les ventes de BD progressent de 9% en 2020. "Tout le monde fait des réserves", a-t-elle expliqué, alors que l'option d'un troisième confinement est sur la table. Plus de 650 auteurs appellent à boycotter l'événement pour dénoncer l'inaction du gouvernement face à la crise que traverse le milieu.
franceinfo : La France est en crise, mais la BD ne connaît pas la crise ?
Marion Speiser : Oui, c'est vrai que ça va plutôt bien en ce moment. Bon, faut dire que c'est vrai qu'on n'a plus tellement de divertissement disponible, on ne peut plus aller au cinéma, ni au théâtre, même plus au musée... C'est vrai que lire des BD, ça nous permet d'accéder quand même à une petite vie culturelle dont on a tous besoin.
Au final, les fermetures de librairies n'ont pas impacté les ventes de livres ?
Elles les ont impactées, forcément, au printemps dernier. Mais les gens se sont bien rattrapés dès la réouverture, au mois de mai, ont été bien présents, présents aussi pendant le confinement du mois de novembre en click and collect, et pour la fin d'année aussi. Tout le monde fait des réserves. Plutôt que de prendre une BD, ils vont en prendre deux ou trois. Quand ils n'ont pas pu avoir accès aux conseils du libraire, prendre une suite de série, que ce soit l'Arabe du Futur ou Lucky Luke, on est sûr de son coup.
Le festival d'Angoulême, même dans sa version réduite, permet d'avoir une visibilité, c'est une vitrine...
Le Fauve d'Or d'Angoulême, c'est l'équivalent du prix Goncourt dans la BD. C'est très prescripteur, ça va tout de suite mettre en lumière un album, un auteur ou une autrice... Cela permet d'avoir une visibilité dans plus de points de vente que sans la récompense. Il y a encore pleins de nouveautés qui sont arrivées sur nos tables au mois de janvier, notamment aux éditions Atrabile, la nouvelle BD de Frederik Peeters, "Oleg". C'est plutôt autobiographique, ou en tout cas fortement inspiré de sa propre vie. Si on veut se mettre dans la peau d'un auteur de BD, c'est vraiment intéressant, et puis ça parle aussi d'un tas d'autres choses et de tout ce qui fait notre humanité, c'est vraiment une très, très belle BD de cette rentrée. Il y a le nouveau Chabouté, "Yellow Kab", sur un scénariste qui décide de devenir chauffeur de taxi à New York, ça aussi c'est très beau, ça nous permet de voyager, de nous téléporter à New York, c'est pas mal. Dans la sélection d'Angoulême, Baume du tigre de Lucie Quéménér est une superbe BD, Gousse & Gigot d'Anne Simon aux éditions Misma... C'est tout un univers à découvrir !
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