Festival de la BD d’Angoulême : à 50 ans, la BD scolaire a toutes ses bulles et s'expose

Le Concours de la BD scolaire est né en 1975, un an après la toute première édition du Festival d’Angoulême, sous l’impulsion de Dominique Bréchoteau, professeur d’arts appliqués. Visite guidée d'une exposition qui présente les meilleures planches du concours.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
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Temps de lecture : 4min
Bertrand Brie, commissaire de l'exposition "50 ans du Concours de la BD scolaire", devant le stand des années 1985-1994. (MOHAMED BERKANI)

C'est une exposition qui retrace les 50 ans du concours scolaire de la bande dessinée. Depuis 1974, chaque année, dans les écoles, la jeune génération, écoliers ou collégiens, proposent leurs œuvres.

Et en un demi-siècle, à l’école, le regard a changé sur la BD, car aujourd’hui, se réjouit Bertrand Brie, commissaire de l’exposition : "Les premières classes à horaires aménagés dédiés à la BD voient le jour en septembre 2023 à Amiens et Angoulême. On peut y voir le signe qu’enfin le 9e art commence à être considéré comme une discipline à part entière."

Un long parcours qui remonte jusqu’à 1974-1975, soit déjà un demi-siècle, lorsqu’un jeune professeur en arts appliqués, Dominique Bréchoteau, instaure un concours de la BD scolaire. Dans un premier temps, seuls les élèves d’Angoulême y participent.

Affiche de l'exposition "50 ans du concours de la BD scolaire" au Festival de BD d'Angoulême. (DR)

Les débuts sont hésitants avec d’abord 500 planches, avant de chuter à 280... "Pour la plupart, les propres élèves de Dominique Bréchoteau", précise Bertrand Brie. Le professeur persiste. Il fait tout lui-même, jusqu’à accrocher les planches pendant le Festival de BD. "Il cherchait des auteurs et des éditeurs dans les allées du festival pour former un jury pendant une heure ou deux."

"Une autre histoire"

L’exposition Les 50 ans du concours de la BD scolaire. Une autre histoire du Festival d’Angoulême retrace donc le parcours d’une initiative qui a permis à des graines de star d’éclore. Parce que l’objectif premier demeure le même : découvrir les plus jeunes talents, qui deviendront peut-être les auteurs de bande dessinée de demain. "De nombreux noms de la BD sont passés par là. C'est notamment le cas de Catherine Meurisse, Jérémie Moreau, Cécile Bidault, ou encore Benoît Ers. Certains ont été édités juste après le festival, comme Phong Luong Dien, qui n’avait même pas 19 ans", s’enthousiasme Bertrand Brie.

Jean Solé, président du jury entre 1986 et 2019. (MOHAMED BERKANI)

En parcourant l’exposition, on voyage aussi à travers l’histoire de la BD française. On peut y voir les choix de ceux qui n’étaient pas encore des locomotives de l’édition et leurs sources d’inspiration, ou encore assister, grâce aux témoignages sonores recueillis par le commissaire de l’exposition, à la professionnalisation du concours. Dès 1985, il devient national grâce au soutien de la Caisse d’épargne, qui lui donne une autre dimension. "En 1986, le jury a reçu 25 000 planches, car la Caisse d’épargne a promis de récompenser tous les participants. Une expérience que le jury s’est empressé d’arrêter pour ne distinguer que les lauréats", s’amuse Bertrand Brie.

Affiches, planches originales, supports audio et vidéo permettent de faire connaissance avec un phénomène au succès non démenti. Chaque année, près de 10 000 planches parviennent de toute la France. De jeunes élèves, de la grande section de maternelle à la terminale, continuent de voir leur avenir en bulles. "Pendant cette exposition, une salle est réservée aux artistes en herbe qui veulent bénéficier des conseils et astuces des lauréats précédents grâce à des messages vidéos", précise Bertrand Brie. L’exposition est ouverte jusqu’au dimanche 28 janvier.

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