La BD américaine The Walking Dead, "catalyseur de la résurgence du phénomène zombie", s'arrête
Mais ce n'est pas une catastrophe, d'après le responsable éditorial de la branche Comics chez Delcourt, invité de franceinfo.
The Walking Dead, la BD américaine la plus lue en France, s’achève. Le 193e et dernier numéro de la série imaginée par Robert Kirkman en 2003 sort mercredi 3 juillet aux États-Unis. En France, les lecteurs pourront mettre la main sur ce dernier numéro en version originale dans les librairies qui font de l’import des numéros américains.
Pour la version française, il faudra attendre la fin de l’année 2019, voire le début d’année 2020, comme l’explique Thierry Mornet, responsable éditorial de la branche Comics chez Delcourt (l'éditeur français de The Walking Dead), mercredi 3 juillet au micro de franceinfo. Si la date de parution est différente, c’est parce que l’édition de The Walking Dead en France n’est pas mensuelle : "Chaque album édité en France regroupe six numéros mensuels parus aux États-Unis", ajoute l’éditeur.
franceinfo : Le scénariste a annoncé, deux jours avant la publication, que ce numéro était le dernier. Vous étiez déjà prévenu ?
Thierry Mornet : Pas réellement. On avait quelques petits éléments qui nous laissaient penser que la fin pouvait être plus proche que ce que pouvaient imaginer les lecteurs. Mais on n'était pas dans le secret des dieux, qui visiblement a été bien gardé par l'éditeur américain et par les auteurs, bien sûr, qui étaient bien sûr dans le secret.
Est-ce que la fin de The Walking Dead est une catastrophe pour Delcourt Comics ?
Je vois plutôt ça comme une chance pour plusieurs raisons. Ce serait une catastrophe si The Walking Dead était la seule chose qui, au sein des éditions Delcourt, connaissait un succès tel que celui-ci. Mais heureusement, il y a énormément d'autres choses qui fonctionnent très bien. Je trouve qu’au contraire, c'est extrêmement rafraîchissant d’échapper pour une fois au dictat commercial qui fait qu'un certain nombre de séries sont étirées parfois au détriment de la qualité. Pour une fois, on a vraiment des créateurs qui restent à la tête de leur série.
Ça fait quand même plus de quinze ans que ça existe. D'ailleurs, comment vous expliquez ce succès ?
Par l'indépendance, justement, des créateurs. C’est ce qui fait l'une des clés du succès de la série. Il y a aussi la thématique elle-même, qui est porteuse. On ne parle d’ailleurs pas que de zombies dans cette série, il est question de survivalisme. On s’intéresse beaucoup plus aux survivants et aux personnages humains, à leurs interactions qu’aux zombies eux-mêmes. Par ailleurs, je pense que c'est une série qui résonne avec son temps de manière assez simple : on est tous aujourd'hui dans des sociétés dont on relève la violence et d’un environnement qui n'est pas forcément sécurisé. On peut rapprocher ça de l'actualité au quotidien, avec des événements souvent anxiogènes. Je pense que la série y fait un petit peu écho, et on s'y retrouve à travers des personnages qui tentent de survivre face à cette adversité.
Elle a tout de même relancé une certaine mode des zombies ?
C’est vrai que The Walking Dead a été le catalyseur de la résurgence du phénomène zombie. Mais Robert Kirkman, le créateur, ne s'est jamais caché de la filiation et de l'admiration qu'il avait pour George Romero, qui était à l'époque du cinéma zombie, depuis des décennies. The Walking Dead est une série qu’il rêvait de faire parce que pour lui, il y avait toujours cette frustration en allant voir un film de zombies au cinéma, quand il voyait s'afficher le mot "fin". Avec The Walking Dead, il a pu faire ce qui pouvait se passer après le mot "fin" au cinéma.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.