La tragique rafle des enfants d'Izieu racontée en BD par l'auteur breton Pascal Bresson

Dans le cadre du 80e anniversaire de la rafle d'Izieu dans l’Ain, Pascal Bresson signe avec l'illustrateur Giulio Salvadori une BD sur cette sombre page de l’Occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.
Article rédigé par Véronique Dalmaz
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Extrait de la BD "La rafle d'Isieu" (Editions "La Boîte à Bulles")

Le 6 avril 1944, le destin de 44 enfants juifs et 7 adultes bascule. Réfugiés dans une maison transformée en colonie de vacances, ils sont arrêtés par la Gestapo. Un seul adulte survivra à la barbarie nazie. Une histoire dramatique que Pascal Bresson, déjà auteur d'ouvrages sur Simone Veil et les époux Klarsfeld, a souhaité relater dans une BD pour toucher un large public, notamment les plus jeunes.

"C'est le premier jour des vacances, il est 8h30. Les enfants sont en train de prendre un petit-déjeuner devant un bon chocolat chaud. Deux camions arrivent, avec deux tractions, et là, c'est le chaos, l'enfer. Ils raflent tous les enfants sous prétexte qu'ils sont juifs", raconte Pascal Bresson. Ce récit très précis est le fruit de plusieurs séjours à la colonie d'Izieu, devenue aujourd'hui un musée mémorial.

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La rafle d'Izieu en bande dessinée, scénario de Pascal Bresson, dessins de Giulio Salvadori. . (FRANCE 3 BRETAGNE)

L'auteur, qui vit à Saint-Malo, s'est imprégné des lieux restés intacts, de l'ambiance, du contexte. Il a observé les dessins des enfants et découvert l'histoire de leur institutrice qui, après la rafle, retrouve dans la poche de sa blouse un petit sifflet offert par un de ses élèves. "C'est émouvant parce qu'elle revoit ce petit Raoul qui lui a donné", relate Pascal Bresson. L'enseignante se fera inhumer avec ce sifflet.

Des anecdotes qui ont aidé l'auteur à raconter l'histoire de la rafle. Pascal Bresson a aussi rencontré le directeur de la Maison d'Izieu qui lui a apporté des précisions et conseillé des ouvrages, dont le livre de Sabine Zlatin, la fondatrice de la colonie qui, le 6 avril 1944, n'était pas à Izieu.

Un devoir de mémoire

Perpétuer le souvenir de ces enfants auprès de la jeune génération. C'est ce qui a motivé Pascal Bresson à écrire les textes de la BD. "Depuis plusieurs années, je réalise des ouvrages qui parlent du devoir de mémoire. Après avoir raconté la vie de Simone Veil, le destin des trois sœurs Jacob et la traque des nazis par le couple Klarsfeld, il me paraissait essentiel d'aborder la rafle de la colonie d'Izieu. J'ai pris conscience très tôt que le devoir de mémoire consistait à enseigner et à transmettre aux plus jeunes", explique-t-il sur le site de son éditeur La Boîte à Bulles.

Couverture de la bande dessinée "La Rafle d'Izieu" de Pascal Bresson (scénario) et Giulio Salvadori (dessins). (LA BOITE A BULLES)

Tous déportés, les 44 enfants mourront, la plupart à Auschwitz. Klaus Barbie, chef de la Gestapo à Lyon en 1944, sera condamné en 1987 à perpétuité pour crime contre l'humanité. À son procès, Sabine Zlatin, qui a consacré son existence à la sauvegarde de la mémoire des enfants d'Izieu, viendra à la barre. "Pourquoi vous avez fait ça ? C'était des enfants, ce n'était pas des résistants, ils n'avaient rien fait (…). Dans la salle, tout le monde est bouleversé. Il n'y en a qu'un qui rigole, c'est Barbie", rappelle Pascal Bresson.

L'auteur malouin participera à plusieurs séances de dédicaces un peu partout en France jusqu'au mois de juin.

"La Rafle d'Izieu" de Pascal Bresson (scénario) et Giulio Salvadori (dessins), éditions La Boîte à Bulles, 160 pages, 26 euros (sortie avril 2024).

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