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Le Festival de BD d'Angoulême fête les 80 ans de Batman, ce super héros pas comme les autres

A Angoulême, la spectaculaire exposition "Batman 80 ans : un genre américain démasqué" fait littéralement plonger le visiteur (et spectateur) dans l'univers de Batman. Une immersion visuelle et sonore qui donne l'occasion de découvrir ce qui se cache derrière le masque de ce super-héros pas comme les autres. En quoi est-il différent ? La réponse avec Yann Graff, le commissaire de l'expo.
Article rédigé par Laurence Houot
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Batman par Jim Aparo
 (Jim-Aparo 1992-1993-2014-2016-DC-COMICS - 2018 URBAN-COMICS pour la version française)

600 m2, des décors somptueux, des gadgets, des planches originales, la batmobile... L'exposition Batman spectaculairement scénographiée par Eve Sarfati et Bastien Buinet au festival de bande dessinée d'Angoulême est un des événement de la 46e édition. On y découvre pourquoi Batman est un super-héros pas comme les autres. 

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Batman n'a pas de super pouvoirs, il s'est fait tout seul
Batman, contrairement aux autres super-héros, n'a aucun pouvoir surnaturel. Il tient sa force et sa puissance de son seul talent, et de son intelligence.
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Batman est un super-héros humain et désintéressé
"Il s'est fait lui-même. C'est un héros essentialiste. C'est l'intérêt du personnage, il décide de devenir un super-héros", explique Yann Graff. Il ne met pas des super pouvoirs au service de la justice, il créé ses propres pouvoirs". Un super-héros humain, donc, et désintéressé, au service des citoyens de Gotham City.
 
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Batman n'a plus de parents, il est traumatisé, mais libre
Bruce Wayne assiste alors qu'il n'est encore qu'un enfant au meurtre de ses parents dans la nuit sombre de Gotham City. C'est avec cette scène fondatrice que s'ouvre l'exposition. Une scène de crime, des sirènes de police, des rats qui grouillent autour des poubelles. On est directement mis dans l'ambiance inquiétante de Gotham City.
La scène du crime des parents de Batman, Festival d'Angoulême 2019
 (Laurence Houot / Culturebox)
Cette scène de crime engage tout la vie de Bruce Wayne, qui, devenu adulte, décide de lutter contre le crime. "Je crois que Batman répond à une peur et à un fantasme. Il répond à la fois à cette peur qu'ont tous les enfants de perdre leurs parents, mais en même temps ce fantasme d'être complètement libre de faire ce qu'on veut. Et je pense que c'est ce qui fait l'attrait de ce personnage", souligne Yann Graff.
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Batman est riche, il a des gadgets plein sa cave
Batman est un héros solitaire. Il a hérité de la fortune de ses parents. "Batman perd ses parents, abattus par un gangster, à la suite de quoi il recréé tout un environnement, notamment sa "Batcave", dans laquelle il a tous ses jouets, il y a tous ces engins qui sont comme ses jouets, puisqu'il met son symbole dessus.", explique Yann Graff. Cette Batcave est entièrement reconstituée dans l'exposition. La vraie Batmobile, celle du film de Tim Burton, a même fait le voyage jusqu'à Angoulême. 
Arrivée de la Batmobile à Angoulême
 (Laurence Houot)
L'exposition a pris le parti de mettre en scène les lieux mythiques de la série Batman, et aussi tous les personnages qui peuplent son univers, amis comme ennemis. On peut notamment retrouver une belle galerie de méchants, dans un glaçant couloir bordé de cellules de prison aux barreaux défoncés, hantée par le rire sardonique du Joker, souriant dans sa cellule capitonnée.
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Batman a traversé toutes les époques
Né après la crise des années 20 aux Etats-Unis, Batman est apparu en 1939 sous la plume de Bob Kane, dessiné par Bill Finger. Il se démarque de Superman, d'abord parce qu'il n'a pas de super pouvoirs, mais aussi parce qu'il est plus sombre. Superman est en rouge, Batman est en noir.
  (DC-COMICS-2018-URBAN-COMICS-pour-la-version-francaise)
Après la guerre, les super-héros des comics ne font plus recette. Pourtant, les aventures de Batman, continuent à être publiées. Il est quasiment le seul super-héros à survivre à cette désaffection des lecteurs. Et sa carrière ne s'est jamais arrêtée jusqu’à aujourd'hui, séduisant aussi les plus grands réalisateurs de cinéma.
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Batman a su s'adapter à toutes les modes
"En 80 ans, il est passé par toutes les modes des Etats-Unis. Dans les années 50, quand la paranoïa américaine est à son comble avec la chasse aux sorcières, Batman est mis en scène dans des histoires de science-fiction, avec des invasion d'aliens, comme les films de l'époque", raconte Yann Graff. "Dans les année 60, il y a la série télé qui s'imprègne du pop-art et qui devient auto-parodique, ce qui reflète un peu les années psychédéliques. Dans les années 70, on revient à quelque chose qui est plus de l'ordre du fantastique, de l'horreur, comme au cinéma, où les films d'horreur connaissent un revival", poursuit le commissaire de l'exposition.
Batman par Frank Miller, Festival d'Angoulême
 (Frank Miller DC-TM-c-1966-2000-2002-2007-2016-DC-COMICS-All Rights Reserved-c-2018-URBAN-COMICS pour la-version française)
"Dans les années 80 avec la montée du crime en milieu urbain, Gotham apparait beaucoup plus comme un endroit dangereux où le crime guette à tous les coins de rue. Et ces dernières années on est plus dans la synthèse. Depuis les années 90, tous les grands mythes sont plus dans la synthèse et dans le "meta-discours", c’est-à-dire qu'on réfléchit sur la bande dessinée en même temps que les personnages réfléchissent sur eux-mêmes".
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Il y a un Batman pour chaque lecteur
Le personnage de Batman a tant inspiré les scénaristes et les dessinateurs qu'en 80 ans, il est passé par toutes les formes graphiques et scénaristiques possibles. "Dans la conception graphique et dans la conception scénaristique, quelles que soient les périodes, quel que soit l'angle d'attaque, tout le monde peut y trouver son compte, du plus jeune lecteur, au plus âgé, et puis au plus exigeants. Donc vous avez différents Batman pour différents publics.", explique Yann Graff. Une diversité que l'exposition met en lumière, avec des reproductions et des planches originales qui témoignent de cette grande créativité autour du personnage de Batman.
La « Batcave », Exposition «Batman 80 : un genre américain démasqué », Angoulême
 (Laurence Houot)
Angoulême n'a pas raté les 80 ans de ce héros pas comme les autres. On vous recommande cette exposition, qui est à la fois un spectacle et une leçon sur le Comics américain.

"Batman 80 ans : un genre américain démasqué"
du 24 au 27 janvier 2019
L’Alpha, médiathèque de grand Angoulême.

Master-class avec trois auteurs de Batman : Paul Dini, Jock et Frank Miller, animée par Lloyd Chery.
vendredi 25 10h - 12h. 
Espace Franquin - Salle Louis Buñuel

Voici le reportage consacré à l'exposition par nos confrères de France 3 Limousin, J.Deboeuf, C. Guinot et S. Passelergue :

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