Le Pont des Arts : Catherine Meurisse nous balade, de peintres en écrivains
Catherine Meurisse, l'auteure de cette bande dessinée, a beaucoup travaillé dans la presse. Elle est la seule femme qui, depuis 2005, illustre "Charlie Hebdo". Autant dire que la demoiselle de 31 ans a un caractère bien trempé et un humour solide, sous des faux airs de femme timide et mutine. Sa première BD, "Mes hommes de lettres", a été vendue à plus de 15 000 exemplaires, un joli nombre dans ce milieu où les titres foisonnent. Déjà, elle racontait à sa façon la grande histoire de la littérature.
Et quelle est-elle donc, cette façon bien particulière de narrer ? Une grosse dose d'humour, des dessins très mouvementés, qui contrastent avec l'immobilisme des toiles, et de la dérision sur un solide fond documentaire. Rien n'est tout à fait faux, rien n'est tout à fait vrai. Quand, lors d'une mémorable visite de musée, Beaudelaire dit : "Pour être juste, un critique d'art doit être partial, passionné, politique, amusant, poétique", ces propos sont vrais. En revanche, la dessinatrice le fait plonger dans des tableaux, pincer les joues d'un personnage, ou botter les fesses de poules paisibles en bas d'une toile, avec tout autant d'aplomb.
C'est tout l'art de Catherine Meurisse : se promener dans l'histoire de l'art, en ressortir des anectodes véridiques, et les raconter de façon très ludique. Vous découvrirez donc comment le vol de la Joconde permit à Guillaume Appollinaire d'imaginer un nouveau poème, comment Balzac et Picasso se retrouvèrent dans le même atelier, ou comment Emile Zola froissa définitivement son ami Paul Cézanne avec un livre. Un grand merci à Catherine Meurisse pour ce petit cours d'histoire de l'art, et pour les références en fin de livre qui évitent de rester perplexe et gêné quant à la véracité de tel ou tel élément !
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