Les cahiers d'Esther - Riad Sattouf : 3 bonnes raisons de se précipiter sur le 3e tome
Cet automne est décidément pavé de propositions alléchantes en lectures de tous genres : la crème de la crème de la littérature française avec deux Nobel d'un coup en librairie en octobre. Côté BD, un premier mastodonte est arrivé le 19 octobre : "Astérix et la Transitalique" (éditions Albert René), le dernier Astérix, qui démarre en fanfare.
Et voilà qu'arrive le 3e tome des "Cahiers d'Esther", de Riad Sattouf, le travail au long cours qu'il construit parallèllement à "L'Arabe du futur", (1 million d'exemplaires des trois premiers tomes vendus en France).
Le troisième tome des "Cahiers d'Esther" est aussi réussi que les deux premiers, vendus à 220 000 exemplaires en France, et traduits en 7 langues. Voici trois bonnes raisons (mais il y en a plein d'autres) de se précipiter sur le 3e volet des aventures de la petite parisienne.
Elle est toujours "populaire". Au collège, s'ouvrent à elle de nouveaux motifs de réflexion, sur Dieu, sur les "contraintes des milieux naturels". Il lui faut aussi se coltiner la violence des garçons, et ça, c'est moins drôle. Mais elle a trouvé une solution, qui est la troisième bonne raison de lire ce 3e tome.
Cette entrée en 6e marque aussi le début de l'émancipation. La petite fille grandit et commence à porter sur le monde qui l'entoure un œil critique, notamment sur ses camarades de classe, sur la société, et même sur son père (qui reste son Dieu, quand même). Esther développe aussi plus que jamais sa créativité dans tous les domaines (un projet de roman, une nouvelle passion pour la gastronomie...)
Et ces élections vues à travers le regard d'Esther/Riad Sattouf, c'est une vision hilarante, parce que complètement décalée, de la campagne. Comment Esther se représente-t-elle les candidats, comment cette élection est vécue au collège, ses commentaires sur les débats... Riad Sattouf reste toujours du côté d'Esther. Du coup rien n'est attendu. C'est vraiment la campagne dans les yeux d'Esther.
Macron par exemple, n'est "pas son genre d'homme", mais elle trouve Fillon "franchement beau pour son âge (vieux)". Elle redoute l'élection de Marine Le Pen, mais pas du tout pour les raisons qu'on croit. Et elle s'interroge : tous ces hommes politiques sont-ils des "reptiliens", ces êtres intelligents descendants des dinosaures qui vivent sous terre et qui contrôlent l'humanité (c'est ce que son frère lui apprend) ? Macron est-il un "Illuminati" (membre d'une "secte mystérieuse dont le symbole est une pyramide") ? Si vous voulez le savoir, lisez ce 3e tome des Cahiers d'Esther.
POur Esther, les garçons sont responsables de la violence. La jene adolescente en fait la triste expérience dans la cour du collège, avec la bande de racailles de 4e. "Tous les problèmes du monde viennent des garçons", constate Esther présidente ("J'adore m'imaginer d'autres vies"). "Les étrangers, les Renois, les Rebeux, tout le monde aura le droit de venir en France comme il veut. Sauf les garçons, qui seront sélectionnés (en gros seuls ceux pas grossiers auront le droit de venir)".
Et voilà le programme ! Un peu plus tard, Esther imagine le monde de 2100 (elle aura 95 ans mais sera toujours jeune grâce aux progrès de la science). Dans ce nouveau monde très bucolique, très écolo, très futuriste, dessiné sur une seule et très belle grande planche, point d'hommes. Ils ont été remplacés par des robots : "Toutes les femmes auront un fiancé-robot, les garçons disparaîtront progressivement (une vraie bonne nouvelle".
Autre bonne nouvelle côté garçons : son frère est nettement moins abruti dans ce nouvel opus (comme quoi il ne faut jamais désespérer). Il est même désormais doté d'une "puissance d'analyse mentale".
Allez, on vous lâche le scoop : dans ce 3e tome, Esther a enfin un Iphone (on vous laisse découvrir lequel et comment elle a réussi à l'obtenir !)
Et en attendant de découvrir bientôt les aventures d'Esther en dessin animé (l'adaptation est en cours) régalez vous avec ce 3e tome, dans lequel on retrouve tous les ingrédients qui font de cette série un bonheur.
"Les cahiers d'Esther - Histoire de mes 12 ans", de Riad Sattouf
(Allary Editions - 56 pages couleur - 16,90 €)
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