Paris 2024 : trois albums de BD indispensables pour vibrer avec les Jeux

La bande dessinée s’est emparée des Jeux olympiques en dressant les portraits de plusieurs personnalités ayant marqué la manifestation, comme le visionnaire (et très conservateur) Pierre de Coubertin, les combatifs Jesse Owens, Marie-José Pérec ou encore Lis Hartel.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Couverture du roman graphique "Jesse Owens : des miles et des miles" de Gradimir Smudja. (Editions Futuropolis)

 Connaissez-vous les principales figures de l’Olympisme, dont certaines sont tombées dans l’oubli ? Leurs côtés sombres et lumineux ? Souvent, ces portraits dépassent le cadre du sport et disent une société, un pays. Il est des athlètes qui ont fait l’Histoire et sont devenus des symboles et des exemples. Ou quand le 9e art rencontre les JO.

"Pierre de Coubertin, entre ombre et lumière" : le visionnaire dépassé

Son histoire personnelle se confond avec celle de l'olympisme. Il commence par lutter contre tous les conservatismes pour faire renaître les Jeux de l’Antiquité. Passionné de sport, amoureux de la Grèce antique, l’aristocrate parisien, était visionnaire. Dans Pierre de Coubertin, entre ombre et lumière (éditions Steinkis), Xavier Bétaucourt et Didier Pagot nous font découvrir l’homme dont le nom est intimement lié aux Jeux olympiques. Être de lumière, préoccupé par la paix dans le monde, mais aussi "misogyne indécrottable et un colonialiste convaincu".

Extrait du roman graphique "Pierre de Coubertin – Entre ombre et Lumière" de Xavier Betaucourt et Didier Pagot. (Editions Steinkis)

Fin diplomate, le fondateur du Comité international olympique (CIO), dont il est le président de 1896 à 1925, réussit à imposer sa vision avant de se voir écarter du mouvement qu’il a initié. De visionnaire, il devient très conservateur, dépassé par les évènements et s’accrochant à des concepts obsolètes et fumeux. La bande dessinée ne cache aucun aspect du personnage. À découvrir.

(Pierre de Coubertin, entre ombre et lumière, Xavier Bétaucourt et Didier Pagot, éditions Steinkis, 20 euros)

Couverture de la BD "Pierre de Coubertin, entre ombre et lumière" de Xavier Bétaucourt et Didier Pagot. (Editions Steinkis)

"Jesse Owens : des miles et des miles" : l’athlète qui a fait enrager Hitler

Sa victoire est une gifle pour toute une idéologie suprémaciste. Adolf Hitler refuse de serrer la main de l’athlète africain-américain Jesse Owens après sa victoire aux 100 mètres aux Jeux de 1936 de Berlin. Ce que l’on sait moins c’est que de retour chez lui, dans l’Amérique ségrégationniste, l’athlète aux quatre médailles est discriminé par les autorités de son pays

Extrait du roman graphique "Jesse Owens : des miles et des miles" de Gradimir Smudja. (Editions Futurpolis)

"C’est le président Roosevelt qui m’a snobé. Il ne m’a même pas envoyé un télégramme. À mon retour aux États-Unis, je ne pouvais pas m’asseoir à l’avant des autobus, je devais m’asseoir à l’arrière, je ne pouvais pas vivre là où je le voulais ". Le président Franklin Roosevelt, pour ne pas fâcher l’électorat suprémaciste, a reçu à la Maison-Blanche tous les athlètes blancs de retour de Berlin, mais aucun Noir. Gradimir Smudja a choisi la poésie pour narrer le destin d’un homme qui a marqué l’olympisme. Bouleversant.

(Jesse Owens : des miles et des miles, Gradimir Smudja, éditions Futuropolis, 24 euros)

Couverture du roman graphique "Jesse Owens : des miles et des miles" de Gradimir Smudja. (Editions Futuropolis)

"Vies en jeux : leur flamme éclaire l'Histoire" : les uns et les autres

Le diagnostic du médecin est sans appel : Wilma Rudolph ne marchera plus. La mère de Wilma, l’avant-dernière d’une fratrie de 21 enfants, est convaincue du contraire. La jeune fille décide d’écouter sa mère et pas son médecin. Résultat : triple médaille d'or des Jeux olympiques d'été de 1960 à Rome, sur 100, 200 mètres et relais 4 × 100 mètres.

Extrait de "Vies en Jeux" d’Eglantine Chesneau. (Editions Vents d'Ouest)

Autre destin extraordinaire que celui de Lis Hartel, cavalière danoise, qui malgré un handicap dû à une poliomyélite, remonte en selle et devient la première femme à remporter une médaille olympique en équitation, une médaille d'argent en individuel, lors des Jeux de 1952. Elle récidivera quatre ans plus tard. Ou encore l’extraordinaire parcours de Marie-José Pérec. Seize athlètes qui ont marqué l’histoire des Jeux olympiques et paralympiques prennent vie avec le trait fin et élégant d’Eglantine Chesneau, autrice du roman graphique Alors on court. Éloquent.

(Vies en jeux : leur flamme éclaire l'Histoire, Eglantine Chesneau, Vents d’ouest, 19,50 euros)

Couverture de la BD "Vies en jeux : leur flamme éclaire l'Histoire" d'Eglantine Chesneau. (Editions Vents d'Ouest)

 

 

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