"Wanted Lucky Luke" : le célèbre cow-boy revu et corrigé par Matthieu Bonhomme, dans les plaines hostiles de l'Ouest américain
Les dernières aventures du cow-boy sont sorties vendredi 9 avril. "Wanted Lucky Luke", paru chez Dargaud, marque le deuxième épisode signé par Matthieu Bonhomme, auteur de bande dessinée déjà remarqué pour "L'Homme qui tua Lucky Luke" en 2016.
Un Lucky Luke aux sources du western, pris dans l'environnement hostile et violent des plaines désertiques de l'Ouest, tel est le parti pris de l'autre dessinateur de la série, Matthieu Bonhomme. Wanted Lucky Luke, sorti ce vendredi 9 avril chez Dargaud, est le deuxième épisode signé par cet auteur de bande dessinée déjà remarqué pour L'Homme qui tua Lucky Luke en 2016.
Parallèlement au Lucky Luke de Jul et Achdé, une autre vision signée Matthieu Bonhomme
Créé il y a 75 ans par le Belge Morris, "l'homme qui tire plus vite que son ombre" est bien vivant, pour le bonheur des nombreux fans de la série. "Pour Lucky Luke, il y a Jul et Achdé, qui s'occupent de la série mère. Et puis, en parallèle de ça, comme il arrive que certains auteurs s'emparent d'un personnage de BD pour apporter leur vision un peu différente, originale, j'ai proposé à Dargaud mon interprétation. Et je me suis beaucoup amusé", raconte à l'AFP Matthieu Bonhomme.
L'album Un cow-boy dans le coton du scénariste Jul et du dessinateur Achdé, sorti en octobre 2020, a très bien marché, en étant la BD la plus vendue en France en 2020. Lucky Luke s'aventurait en Louisiane, dans un univers inhabituel. Et il avait hâte d'en partir.
Dans Wanted Lucky Luke de Bonhomme, on retrouve le héros dans son milieu de prédilection : les grandes étendues d'un Far West aride, peuplées de desperados et d'Apaches, et parsemées de petites villes qui poussent le long d'un chemin de fer en construction. "J'ai appris à lire avec Lucky Luke. C'est un personnage constitutif de mon ADN d'auteur de bande dessinée. Mais je l'ai vu évoluer, et je n'étais pas toujours d'accord avec cette évolution", se souvient le dessinateur.
"Je voulais que Lucky Luke redevienne une sorte de Clint Eastwood, de Gary Cooper"
"Le Lucky Luke qui m'a vraiment porté, c'est celui des débuts, et de l'âge d'or avec Goscinny. C'était un vrai cow-boy. Et j'avais besoin de revenir au western, je voulais que Lucky Luke redevienne une sorte de Clint Eastwood, de Gary Cooper." Retour donc au Lucky Luke des années 1950-1970, remuant, bourré d'action et d'humour. Acrobaties au revolver et à cheval, sauvetages inespérés, duels à la vie à la mort, tous les ingrédients sont là. Plus un zeste de sentimentalité, chez un héros qui cultive le flegme et le détachement face à trois sœurs, Angie, Bonnie et surtout Cherry, très fleur bleue.
"Dans les années 60-70 la convention c'était qu'un héros soit solitaire. Il avait le droit d'avoir un compagnon d'aventures, un faire-valoir. Pas de femme, parce que ça signifiait moins d'aventures. Moi je trouve ça super ringard, super sexiste", souligne Matthieu Bonhomme. Face à ces héroïnes qui manient le colt et bivouaquent sans crainte dans ces contrées sauvages, on découvre un cow-boy qui ne fait pas dans la dentelle pour les défendre, mais qui se montre tout de même ébranlé par cette présence féminine.
L'auteur confie enfin : "Lucky Luke est quelqu'un qui erre un peu. Il va d'une aventure à l'autre, on ne sait pas trop ce qu'il fait entre deux boulots, son but n'est pas toujours défini... Son côté solitaire vient peut-être d'une fêlure. C'est l'hypothèse que je fais."
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