Bénévolat : 43% des associations culturelles ont perdu des responsables et la moitié ne parvient pas à les remplacer
Depuis le printemps 2022, 43 % des associations culturelles ont perdu des bénévoles exerçants des responsabilités, selon le baromètre annuel de la Coordination des fédérations et associations de culture et de communication (Cofac). Et parmi ces associations, la moitié (52%) n'a pas réussi à remplacer les responsables démissionnaires. Par ailleurs, 36 % des associations culturelles répondantes ont vu leur nombre d'adhérents diminuer par rapport à la période d'avant crises (Covid, inflation, guerre en Ukraine).
Les raisons les plus souvent avancées pour expliquer le départ des bénévoles responsables sont l'épuisement physique et moral. Dans 29 % des réponses, on retrouve comme justifications la perte de motivation et du sens de son engagement, la peur face à l'engagement, la lassitude, la fatigue et l'épuisement. Ces responsables jettent aussi le tablier en raison de leur vieillissement (19% des réponses), un manque de temps et de disponibilités (18% des réponses), ou encore des déménagements ou changements personnels, familiaux ou professionnels.
Cette perte de bénévoles "est régulière, mais habituellement on les renouvelle. Ce qui est spécifique après le Covid, c'est qu'il y a une augmentation de la perte. Le renouvellement stagne, on a un différentiel de 30 % qui est incompressible et qu'on n'arrive pas à dépasser", a expliqué mardi 15 août sur franceinfo Marie-Claire Martel, présidente de la Cofac.
Un manque de moyens pour financer des formations
"La crise a renforcé les difficultés financières", tous "les secteurs confondus" sont concernés, mais dans le domaine "du patrimoine, il y a semble-t-il, un peu moins de difficultés dans le patrimoine bâti à trouver des responsables". Dans les secteurs culturels, c'est plus difficile de trouver des bénévoles parce que "la particularité du bénévolat dans la culture, c'est qu'il est sans doute plus technique", avec une "législation complexe".
"Cela demande des formations qui sont importantes et qu'on a parfois du mal à financer"."Une des grandes différences du milieu bénévole associatif c'est qu'il est très peu structuré en fédérations et coordinations contrairement au mouvement sportif par exemple qui est rassemblé au sein du Comité national olympique. La grande majorité des associations sont des associations isolées. Elles ont beaucoup de mal à trouver des appuis autour d'elles".
"Un vrai recul des droits culturels"
Pour la Cofac, l'abandon des responsables associatifs et les difficultés de renouvellement ont pour conséquences "un vrai recul des droits culturels". La coordination évoque également un recul de "l'engagement citoyen dans les politiques culturelles" et un recul "de la cohésion sociale". Elle estime donc qu'il "est temps de faire confiance et de redonner confiance à celles et ceux qui s'engagent pour que la Culture soit vivante dans tous les territoires et réellement accessible à toutes et à tous". "Il est temps de financer les associations pour ce qu'elles sont et non ce qu'elles font", ajoute la Cofac.
Dans son baromètre annuel, elle observe d'ailleurs des difficultés liées à la recherche de financements. Selon la Coordination, une association sur deux (51%) n'a reçu que partiellement les subventions territoriales qu'elle avait sollicitées et une sur trois (34%) a reçu un montant de subventions locales inférieur à celui de 2022. Ce sixième baromètre flash de la Cofac a été réalisé à travers un sondage en ligne effectué du 22 mai au 26 juin 2023. Il a obtenu 331 réponses.
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