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Bordeaux ouvre un nouveau lieu dédié à la culture contemporaine, la MECA

Bordeaux ouvre sa MECA (Maison de l'économie créative et culturelle), qui abritera le FRAC et la plus grande scène de la région

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
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La nouvelle Maison de l'économie créative et de la culture de Bordeaux (GEORGES GOBET / AFP)

Un bâtiment de béton aux lignes futuristes, des espaces de création et d'expositions : Bordeaux s'enrichit cette semaine d'un nouvel équipement dédié à la culture contemporaine, la MECA, porté par la Région Nouvelle-Aquitaine.

Cette arche immense en forme de "M" aux jambes asymétriques de 37 m de haut, 120 m de long et 18.000 m2 de surfaces, dont le socle se compose de gradins et de rampes, occupe la place d'anciens abattoirs près de la Garonne, au sud de la métropole girondine, l'un des centres de développement de cette ville qui ne cesse de grandir.

La Maison de l'économie créative et culturelle en Nouvelle-Aquitaine, qui sera inaugurée vendredi 28 juin, réunit les agences culturelles, jusque-là dispersées, de l'institution régionale dédiées au livre, l'audiovisuel, le spectacle vivant ainsi que la collection du Fonds régional d'Art contemporain (FRAC).

Des panneaux de béton couleur sable

Le bâtiment, signé de l'architecte danois Bjarke Ingels, est recouvert de 4800 panneaux de béton dont la couleur sable, au soleil, peut rappeler la teinte miel de la pierre de Bordeaux, souligne à l'AFP Frédéric Vilcocq, en charge du projet pour la Région.

A l'intérieur, la MECA abritera entre autres la "plus grande scène de la région". Modulable, de 360m2 et d'une hauteur de 20 m, elle permet des spectacles de cirque. Le bâtiment comprend aussi un studio de danse, une salle de projection numérique de 80 places, des espaces d'accueil de scolaires, des salles de conférences.

La MECA "se veut un lieu ouvert à tous mais en majorité destiné aux artistes en création", affirme Frédéric Vilcocq. Quelque 35 résidences d'artistes sont attendues chaque année.

Une sorte de pendant au CAPC

Le FRAC néo-aquitain, qui s'enorgueillit de détenir un Jeff Koons, "le seul que possède une collection publique française", selon Frédéric Vilcocq, aura à sa disposition 1200 m2 d'espaces d'expositions et 900 m2 pour ses réserves. Il ouvrira avec "Il est une fois dans l'Ouest", un accrochage dédié à la scène artistique de l'ouest de la France.

Symboliquement, le bâtiment fait le lien entre le Bordeaux longtemps populaire où il s'est installé et le Bordeaux bourgeois que l'on peut admirer depuis plusieurs points du bâtiment. La Ville qui cherche à diversifier depuis plusieurs années une politique culturelle jugée autrefois par certains trop classique, salue l'arrivée de ce nouvel équipement.

"C'est une très bonne nouvelle pour Bordeaux et sa région", insiste d'ailleurs Fabien Robert, premier adjoint MoDem du maire LR Nicolas Florian. Pour l'élu, également chargé de la culture, ce bâtiment "sublime" vient "compléter et enrichir le paysage" existant, sorte de pendant au CAPC (Musée d'art contemporain) municipal en centre-ville.

Financé par la région à 94%


Plus sceptique, le monde culturel régional "demande à voir", en termes de répercussions financières et de politique régionale, comme l'affirme un de ses observateurs avertis, Eric Chevance, ancien directeur de théâtres bordelais. La MECA "va répondre à des besoins" en termes d'espaces de travail, concède-t-il, sans pouvoir "répondre à tous", cependant. "Mais si elle dynamise la vie artistique dans notre région, c'est bien", estime-t-il.

Réalisée en deux ans et demi, la MECA a coûté 60 millions d'euros, financés par la région à 94% et par le ministère de la Culture. C'est une "nouvelle coopérative culturelle et artistique, un lieu de résidence et de travail. Tout le monde y trouvera son compte, artistes et public", assure le président PS de la Région Alain Rousset, heureux de "présenter ce signe architectural" sur la Garonne. Et cette "base arrière" pour artistes à vocation de diffusion régionale, ne fera pas souffrir un montant "sanctuarisé" des aides aux compagnies régionales, assure-t-il.

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