Budget de la culture : manifestation à Nantes contre les coupes drastiques voulues par la présidente de la Région Pays de la Loire

Un millier de personnes ont manifesté jeudi 19 décembre dans la matinée devant l'hôtel de Région à Nantes où a débuté l'examen du budget 2025 afin de protester contre les coupes drastiques annoncées par la présidente de la région Pays de la Loire dans la culture ou encore le sport, selon une journaliste de l'AFP.

Des tracteurs de la Confédération paysanne ont bloqué en début de journée le pont Éric Tabarly qui mène à l'hôtel de Région, tandis qu'environ un millier de manifestants, dont un grand nombre de personnes issues du monde de la culture, se rassemblaient devant l'hôtel.

Un objectif de 100 millions d'euros d'économies

Certains sont venus avec des installations, comme des mannequins pendus, pour dénoncer l'impact de ces coupes sur leurs métiers. "Ce budget est à l'image d'une idéologie qui monte et qui m'effraie et qui va mettre la diversité culturelle en danger", a déclaré à l'AFP Héléna Bourdaud, chanteuse âgée de 45 ans. "En coupant les budgets des missions locales ou du planning familial, on prépare un monde très inquiétant pour nos enfants", a-t-elle ajouté.

Dès la mi-novembre, des acteurs culturels des Pays de la Loire s'inquiétaient de coupes claires dans leur budget et plus de 3 000 manifestants avaient déjà protesté à la fin du mois. Le budget 2025 prévoit des baisses drastiques des subventions dans la culture, le sport, la vie associative ou l'économie, avec un objectif d'économies de 100 millions d'euros. Il prévoit également le non-renouvellement de 100 postes au sein des directions de la Région.

Des emplois menacés

"Ce vote est un sans doute le plus important depuis que nous conduisons la collectivité, il fixe un cap clair et témoigne de notre sens des responsabilités dans une période troublée", a revendiqué de son côté la présidente de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais (Horizons), à l'ouverture des débats.

"Ce budget est tout sauf un budget d'austérité : il est ambitieux, volontaire, engagé", a-t-elle plaidé. "Tous les secteurs subventionnés sont concernés sans exception", a-t-elle précisé. Elle estime qu'il faut "sortir de la logique du guichet, de l'argent magique, du quoi qu'il en coûte qui a réduit la France à néant".

Marlène Guillemette, chargée de production de la compagnie de marionnettes géantes Paris-Benares installée en Loire-Atlantique, exprime l'inquiétude de sa profession face à ces orientations budgétaires : "On redoute de perdre notre travail. Beaucoup de programmateurs de festivals n'ont aucune visibilité pour 2025." L'examen et le vote du budget sont prévus jeudi 19 et vendredi 20 décembre.