Cannes : Jim Jarmusch en poète subtil avec son "Paterson"
Le décor du film : une ville du New Jersey de 146 000 habitants avec son industrie en déclin, ses chutes d’eau, son célèbre poète, Williams Carlos Williams et son poète méconnu, chauffeur de bus dans le civil nommé Paterson.
Paterson a la trentaine, sa vie est réglée comme du papier à musique, il n’a pas de téléphone portable, écrit des poèmes simples comme sa vie, mais il est heureux. Sa compagne, Laura, Golshifteh Farahani (vue dans "les malheurs de Sophie" de Christophe Honoré) parfaite pour le rôle, est une femme lumineuse qui met du noir et blanc partout, même dans ses cup-cakes. Jim Jarmusch filme la beauté des choses banales, du lundi au dimanche, avec son humour imprévisible, un adorable bulldog et des seconds rôles qui complètent le tableau.
Adam Driver (vu dans le dernier opus de Star Wars) s’est fondu dans la personnalité banale quelconque de Paterson.
"Je suis très quelconque donc c'était facile. Il a fallu que je m'entraîne à conduire un bus, que je passe le permis. Tout était dans le scénario, il suffisait de suivre ce qui était écrit."
Jim Jarmusch offre à Cannes un moment de sérénité, une ode à l’impermanence, à la beauté de l’éphémère, avec lui la banalité est délicieuse.
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