Cet article date de plus de neuf ans.

Caricaturistes – fantassins de la démocratie - en DVD

Un état des lieux de la situation des caricaturistes et de la liberté d’expression dans le monde à travers les portraits de 12 dessinateurs de presse.

franceinfo

Radio France

Publié le 29/11/2014 09:02 Mis à jour le 15/12/2014 10:23

Temps de lecture : 5min

Réalisé par Stéphanie Valloatto et produit par Radu Mihaileanu, ce documentaire, Présenté Hors Compétition au dernier Festival de Cannes, a pour fil rouge le célèbre caricaturiste français PLANTU, co-fondateur avec Kofi Annan de l’association Cartooning for Peace.

JOUEZ ET GAGNEZ DES DVD DU FILM CARICATURISTES – fantassins de la démocratie, AVEC FRANCE INFO !

Cette édition DVD propose en bonus des scènes coupées et une vidéo retraçant l’aventure des caricaturistes au Festival de Cannes et lors de l’avant-première place de la République.

**La caricature, le dessin de presse, le dessin humoristique, sont des exercices solitaires dont on connaît peu les auteurs. Ce documentaire est l'occasion de découvrir justement ces hommes et ces femmes qui manient le crayon comme une arme, de les découvrir chez eux, au travail. Même si ce film a un côté un peu catalogue, la succession de ces rencontres offre comme un instantané de l'état de la liberté d'expression dans le monde avec, bien entendu, des pays où la situation est plus dangereuse.

En Syrie, on retrouve le dessinateur Ali Farzat cloué sur un lit d'hôpital après avoir eu les mains brisées par des hommes masqués. En Russie, on circule en taxi avec Zlatovsky caricaturiste interdit de publication chez lui, qui ne peut poster ses caricatures de Poutine que sur internet, et qui pour survivre est devenu chauffeur de taxi. En Tunisie, Nadia Khiari sous le nom "Willis from Tunis" utilise elle les réseaux sociaux pour dessiner son chat symbole de la répression et a déjà reçu de multiples menaces.**

STEPHANIE VALLOATTO - réalisatrice

« Ce film un état des lieux de la démocratie dans le monde à travers les parcours croisés de douze caricaturistes audacieux et drôles défendant la liberté d’expression dans leur pays respectif : France, Chine, USA, Venezuela, Mexique, Algérie, Tunisie, Israël, Palestine, Côte d’Ivoire, Burkina Faso…En dessinant sur des thèmes aussi forts que la religion, l’économie, la finance, la politique, la guerre… Les caricaturistes testent en permanence le degré « démocratique » de leurs pays et s’exposent en première ligne : ils sont les fantassins de la démocratie. »

« L’humour est l’apanage de tout caricaturiste puisque la caricature est le moyen de se moquer, de pointer du doigt, de dénoncer en faisant sourire les lecteurs. La caricature apprend l’autodérision : un homme politique ou un grand industriel qui prend la caricature au premier degré et ne peut pas rire de lui-même, n’est pas un libéral. L’humour dans la caricature est une arme puissante qui dérange le pouvoir (politique, économique, militaire) et peut le faire trembler. L’exemple du caricaturiste syrien montre à quel point le régime de Bachar Al-Assad n’aime pas la caricature. Ali Ferzat a été kidnappé, mis dans un sac et tabassé. On lui a brisé les doigts pour qu’il ne puisse plus s’exprimer et pour donner l’exemple à ceux qui voudraient faire de l’humour sur Assad et son régime. La dessinatrice vénézuélienne, Rayma, a par ailleurs fait un dessin sur lequel elle a écrit : « Un gouvernement sans humour n’est pas démocratique » en parlant du régime de Chavez. »

RADU MIHAILEANU - (PRODUCTEUR – CO-AUTEUR)

« Caricaturistes - Fantassins de la Démocratie est pour moi plus qu’un film, c’est un combat. »

« Le tournage dans chaque pays a été minutieusement préparé, afin de ne pas mettre l’équipe en danger. Les ambassades de France nous ont beaucoup aidés. Mais dans certains pays, ça n’a pas été si simple. Je ne peux pas dire plus pour ne pas mettre en danger ceux qui nous ont aidé. Mais une chose bien plus importante : on devait d’abord penser aux caricaturistes qu’on interviewait, les mettre au courant que le film aller être diffusé dans le monde entier, ce qui risquait de les mettre en danger. Tous ceux qui ont accepté sont conscients de ce risque. Certains pensent même le contraire, que le film les protégera. »