"Ce ballet transcende vraiment ce monde" : la compagnie de danse Alvin Ailey est à la Seine musicale
La compagnie de danse américaine Alvin Ailey est à la Seine musicale, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), jusqu'à samedi. Ses 32 danseurs proposent 15 ballets différents basés sur l'histoire des Noirs aux États-Unis.
La compagnie américaine de danse Alvin Ailey s'est installée jusqu'au samedi 22 juillet à la Seine musicale, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Ses 32 danseurs vont jouer 15 ballets différents. La compagnie afro-américaine est l'une des plus réputées au monde. Elle possède deux troupes professionnelles, dont la plus connue parcourt le monde chaque année, et une école.
Le Alvin Ailey American Dance Theater a été créé par engagement, à New-York, il y a soixante ans. "Alvin Ailey trouvait qu'il n'y avait pas de place pour les danseurs et chorégraphes de couleur, essentiellement les Noirs, dans les compagnies de ballet et sur scène. Par exemple, les artistes noirs ne pouvaient pas étudier la danse dans certaines école, explique Robert Battle, le directeur artistique actuel de la compagnie. On était en pleine ségrégation et le mouvement des droits civiques n'avait pas encore émergé. Lui voulait raconter l'histoire de son peuple, à travers la danse moderne tout en créant des opportunites pour les danseurs." C'est comme ça que tout a commencé.
Une école et près de 5 000 étudiants
Le premier ballet créé par Alvin Ailey, en janvier 1960, s'appelait Revelations : il racontait une histoire des Noirs en Amérique. Aujourd'hui, la Alvin Ailey Dance Foundation représente deux troupes de danse mais aussi une école pour débutants, passionnés ou professionnels. Au total, la compagnie accueille 5 000 étudiants. Parmi eux, Aurélie, 19 ans, venue pour apprendre toutes les techniques. "La technique Horton [une technique de danse développée par Lester Horton], c'est vraiment une technique qui renforce ton corps, détaille la jeune femme. Elle t'apprend à comprendre l'alignement, la structure, à utiliser correctement les bons muscles. Tout est une question d'étendre le mouvement le plus possible. On travaille sur 360°.
En danse classique, tu vas essayer de forcer ton ouverture alors qu'en Horton tu vas plutôt utiliser les positions naturelles
Aurélie, élève de la Alvin Ailey Dance Foundationà franceinfo
À Paris, la compagnie présente 15 ballets, qui parlent de l'histoire des Noirs aux États-Unis, comme un hommage au scat d'Ella Fitzgerald, dont on célèbre le centenaire, ou Exodus, qui parle de la société actuelle. "Exodus est un ballet du chorégraphe hip-hop Renny Harris. Le ballet parle de justice sociale, de la brutalité de la police qui touche notre communauté. Ce sont des choses qu’on lit chaque jour dans la presse, explique Robert Battle. Renny Harris a voulu créer une danse pour évoquer cela. Ce ballet transcende vraiment ce monde. Le ballet n'est pas triste, il est cathartique."
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