14-18 : "Les Croix de Bois" de Raymond Bernard ressort en version restaurée
Tout de suite après la guerre, en 1919, Roland Dorgelès publiait "Les Croix de Bois", un petit livre qui rapportait sans rien en édulcorer le quotidien des combattants français des tranchées. Il devait rester avec quelques autres ("Le feu" d'Henri Barbusse paru dés 1916, "La peur" de Gabriel Chevallier paru en 1930...) l'un des plus cruels témoignages de l'horreur, de la souffrance, de la peur et de la déshumanisation de la guerre moderne. A ce témoignage du côté français répond en Allemagne quelques années plus tard "A l'ouest rien de nouveau" d'Erich-Maria Remarque publié en 1930. Trois films, tous américains, ont été tirés du roman allemand.
Reportage : M. Vial / N. Tahar / D. Attal
La lecture des deux ouvrages, comme le visionnage des adaptations cinématographiques qui en seront faites illustrent l'absurdité de la guerre. Les hommes, de part et d'autre de la ligne de feu, sont les mêmes. Leurs angoisses sont partagées, comme leurs espoirs. Ils sont, allemands ou français, de jeunes hommes qui ne souhaient plus qu'une chose : retrouver les leurs. Mais peu à peu, ils laissent fâner l'espérance, se laissant gagner par l'horreur, la souffrance et la peur. Au bout du compte, l'incohérence et la vanité de la guerre vue par l'un puis l'autre bélligérant, rappellent cette pensée de Pierre Desproges, plus tragique encore qu'humoristique : "L'ennemi est bête, il croit que c'est nous l'ennemi, alors que c'est lui!".
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